Une manifestation organisée dimanche après-midi à la place de la République (Paris) pour ‘‘dénoncer l'état d'urgence climatique'‘, à la veille de l'ouverture du sommet mondial sur le climat, a tourné au vinaigre suite à des échauffourées entre les manifestants et les forces de l'ordre. Dans un point de presse en début de soirée, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé que suite à ses heurts, 208 interpellations ont été effectuées et 174 personnes ont mises en garde à vue. Des dizaines de manifestants, le visage masqué, ont jeté des projectiles visant les forces de l'ordre venues empêcher une marche dans le cadre de l'état d'urgence, en vigueur pour une durée de trois mois, depuis les attentats terroristes du vendredi 13 novembre à Paris et Saint-Denis. Alors que la manifestation, dans le 11e arrondissement de Paris, s'est déroulée pacifiquement et s'est terminée dans le calme, celle de la place de République, la police était aux prises, en fin d'après-midi et début de soirée, avec 100 à 200 personnes, dont une grande partie était encagoulée. Ces manifestants ont lancé des projectiles et bouteilles sur la police qui a répliqué à coups de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes. ‘‘Ce sont des petits groupes violents qui s'en sont pris aux forces de l'ordre avec des projectiles'‘ comme des ‘‘bougies voire une boule de pétanque'‘, a indiqué le préfet de police, précisant que personne parmi les manifestants ou les policiers n'avait été blessé. Le président François Hollande a dénoncé une action ‘‘scandaleuse'‘ d'‘‘éléments perturbateurs'‘. Le Premier ministre, Manuel Valls, qui a évoqué des incidents ‘‘indignes'‘, a appelé à ‘‘respecter la mémoire des victimes'‘ des attentats. Un important dispositif sécuritaire reste déployé, en soirée, à la place de la République. Dans la journée de dimanche, dans le 11e arrondissement de Paris, au boulevard Voltaire, les participants à cette manifestation se prenaient par les mains, pour former cette chaîne humaine, rappelle-t-on. Sur place, l'ambiance était festive avec des familles et de simples citoyens. Plusieurs manifestants ont exigé de mettre de la pression ‘‘sur les dirigeants'‘, estimant que cette chaîne humaine est un ‘‘contre-pouvoir citoyen'‘ à la conférence qui ‘‘sera contre-productive car elle est faite avec des industriels dont les intérêts sont contraires à l'écologie'‘. ‘‘C'est extrêmement satisfaisant vu le contexte actuel. Il y avait beaucoup de gravité, de dignité sur les trottoirs. Un puissant courant passait entre les mains. C'est un plaisir d'avoir pu soulever le couvercle qui pèse sur la société française depuis les attentats'‘, avait affirmé lors d'une conférence de presse Geneviève Azam, porte-parole du mouvement organisateur de cette manifestation. La chaîne humaine s'est dispersée dans le calme, sans aucun incident. Il faut signaler que les autorités ont assigné à résidence 24 militants écologistes pour les empêcher d'aller manifester dans la capitale. Plusieurs convois d'activistes ont été interdits d'accès à une zone près de Paris abritant des sites sensibles, comme le Commissariat à l'énergie atomique, des mesures qui ont été dénoncées par des ONG.