La fête du 31 décembre pour célébrer la nouvelle année 2016 à Paris se déroulera sous haute surveillance avec le renforcement du dispositif de sécurité dans le cadre de l'état d'urgence, décrété depuis les attentats terroristes du 13 novembre dernier, et de la menace terroriste qui est permanente. Au moment où les Français s'apprêtaient à balayer 2015, une année qu'ils ont qualifié des plus "mauvaises", selon les sondages, la préfecture de police de Paris a annoncé, mercredi soir, que le dispositif sécuritaire a été renforcé avec 11.000 hommes, contre 9.000 en 2014. Ces effectifs comprennent des policiers, des services de secours dont 2.300 pompiers, 2.000 militaires et une soixantaine d'agents de la ville de Paris, en plus d'une centaine d'agents des transports en commun, pour assurer le plus grand rassemblement dans un contexte exceptionnel. Partant du fait que chaque année ces soirées ont été tout le temps "difficiles", le préfet de police, Michel Cadot, a indiqué devant la presse que personne ne peut garantir "qu'il n'y ait aucun risque", rappelant qu"un jeune homme a été tué lors d'affrontements et 160 personnes ont été interpellées le 31 décembre 2014." Au sujet de la menace terroriste, le préfet a précisé qu'elle restait "permanente", même s'il n'y a pas, a-t-il dit, d'éléments "nouveaux spécifiques" à l'agglomération parisienne. Depuis l'entrée en vigueur de l'état d'urgence, les grands magasins et surfaces commerciales ont renforcé leur dispositif de surveillance et de sécurité avec des contrôles et fouilles systématiques devant l'entrée, a-t-on constaté. Pour le réveillon du nouvel an, le dispositif de police prévoit également des contrôles et des "filtrages sélectifs" aux abords des Champs-Elysées où seront déployés 1.600 policiers et gendarmes. A cette occasion, "la circulation sera fermée de 23H00 à 01H00, et les feux d'artifices ont été annulés pour être remplacés par la projection d'images sur l'Arc de triomphe ainsi que sur six panneaux le long des Champs-Elysées." Aussi, la vente de boissons alcoolisées à emporter sera interdite dans les lieux de fête et la distribution de carburants dans des conteneurs individuels ainsi que leur transport par les particuliers seront interdits jusqu'à lundi. Par ailleurs, les réservations dans les hôtels parisiens, habituellement complets pendant les fêtes de fin d'année, sont en baisse de plus de 30 % cette année, a indiqué jeudi Evelyne Maes, présidente de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih) en Ile-de-France, sur les ondes de RFI. Depuis les attentats de Paris, qui ont fait 130 morts, et la peur qui s'y est installée, les touristes (étrangers et français) sont de moins en moins nombreux à séjourner dans la capitale française, malgré le déploiement sécuritaire imposant dans les lieux fréquentés par les grandes foules. Selon Evelyne Maes, l'état d'urgence "a fait peur aux gens qui ont peut-être hésité à venir à Paris".