Le parti social-démocrate au pouvoir en Suède a réaffirmé le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, dans une lettre adressée récemment au Front Polisario, le félicitant pour le bon déroulement de son 14è Congrès. "Le parti suédois social-démocrate soutient le droit du peuple sahraoui à vivre dans un Etat démocratique, libre et indépendant. Nous condamnons fermement toute occupation du territoire sahraoui", a souligné le parti dans sa lettre, dont des extraits ont été publiés par l'agence de presse sahraouie (SPS). Le parti suédois a également exprimé sa satisfaction des "relations historiques" qui le lient au Front Polisario et renouvelé "son engagement à les renforcer pour que le peuple sahraoui puisse recouvrer ses droits". Cette position a été réitérée au moment où le Parlement suédois s'apprête à examiner la question liée à la reconnaissance du Sahara occidental et l'octroi d'un statut diplomatique à sa représentation à Stockholm, selon les médias. Cela intervient également à l'heure où le gouvernement suédois a entamé un examen de la politique suédoise relative au Sahara occidental dont le rapport sera présenté courant 2016. Il est à rappeler que le parti social-démocrate avait déposé en 2009 une proposition de loi afin de reconnaître la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Novembre 2012, la Commission des Affaires étrangères du Parlement avait adopté une motion "historique"exhortant le gouvernement à reconnaitre la RASD. Cet élan de solidarité remonte en effet à 2008, lorsqu'une délégation du même parti avait effectué une visite dans les camps des réfugiés sahraouis. L'arrivée au pouvoir en 2014 du parti social-démocrate était marquée par la connaissance notamment du statut de la Palestine en tant qu'Etat. Pour convaincre le gouvernement à faire autant avec le Sahara occidental et reconnaître la RASD, Julia Finér, présidente de l'organisation d'Emmaüs Stockholm (organisation de solidarité active contre la pauvreté et l'exclusion), avait rappelé que "les partis du gouvernement suédois ont une longue tradition de lutter pour le droit à l'indépendance." Dans une tribune publiée récemment dans le quotidien suédois, Svenska Dagbladet, Mme Finér a affirmé qu'"une coopération active et une aide publique" au profit de la société civile sahraouie, ainsi que des actions pour que "le Sahara occidental puisse voter de son avenir et pour que les pays soit reconnu par la Suède sont les efforts qui ont marqué l'engagement (envers le peuple sahraoui) des Sociaux-démocrates et des Verts". Dans ce sens, Mme Finér a fait savoir que de nombreux rapports en matière de droit de l'homme montrent comment le Maroc utilise la puissance militaire pour exposer la population sahraouie à des violations massives des droits de l'homme. "Les détentions arbitraires, les disparitions, le meurtre, la torture et le viol sont des outils que le Maroc utilise pour maintenir l'occupation", a-t-elle notamment rappelé. "Cette occupation agressive est la raison pour laquelle il y a, en principe, dans la politique suédoise, un consensus total que cette occupation doit être arrêtée et que la dernière colonie d'Afrique doit avoir sa liberté", a-t-elle ajouté. Mme Finér a, en outre, écrit que "les sociaux-démocrates ont été en première ligne pour critiquer l'occupation", expliquant d'"une part, en apportant une importante assistance pratique sur place au Sahara occidental et dans les camps de réfugies sahraouis, d'autre part, en utilisant des moyens politiques pour faire pression sur le Maroc". "Maintenant que le gouvernement a choisi d'entamer un examen de la politique suédoise relative au Sahara occidental, nous sommes nombreux à penser que nous nous approchons d'une décision relative à une reconnaissance de la part du gouvernement", a-t-elle insisté. Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental et la dernière colonie en Afrique, occupée depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.