La Commission européenne a décidé de mettre en oeuvre un plan d'action destiné à renforcer la lutte contre le financement du terrorisme, indique jeudi une note du Parlement européen. "Les attentats terroristes perpétrés récemment dans l'Union européenne et ailleurs dans le monde montrent qu'il est nécessaire de réagir avec fermeté et de manière coordonnée au niveau européen afin de s'attaquer à ce phénomène", précise-t-on de même source, soulignant que l'objectif de cette démarche est de priver les terroristes des ressources qu'ils utilisent pour commettre leurs crimes. En repérant et en tarissant les sources de financement des réseaux terroristes, le plan vise à "réduire leur capacité à voyager, à acheter des armes et des explosifs, à planifier des attentats et à propager la haine et la peur sur la toile". Le plan d'action, actuellement en discussion au sein de la Commission, incite les parlementaires européens à faire des propositions législatives, au cours des prochains mois, pour permettre aux autorités européennes de "mieux tracer les flux financiers pour prévenir des attentats" et "veiller à ce que le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme donnent lieu à des sanctions dans tous les Etats membres". Il s'articulera autour de deux grands axes :"tracer les terroristes en surveillant les mouvements financiers et les empêcher de transférer des fonds ou d'autres avoirs, et déstabiliser les sources de revenus utilisées par les organisations terroristes en s'attaquant à leur capacité de lever des fonds". Les rédacteurs de ce plan ont estimé que les nouveaux instruments financiers et les nouveaux modes de paiement sont des "sources de nouvelles vulnérabilités auxquelles il convient de remédier", relevant toutefois que les mesures prises dans ce domaine "pourraient également avoir des incidences sur la vie et l'activité économique des citoyens et des entreprises des quatre coins de l'UE". C'est dans ce contexte qu'un équilibre doit être trouvé entre la nécessité d'accroître la sécurité et celle de protéger les droits fondamentaux, notamment la protection des données et les libertés économiques. En vertu de l'adoption, en mai 2015, de mesures anti-blanchiment, la Commission appelle les Etats membres à les mettre en oeuvre "rapidement" pour améliorer l'efficacité des efforts déployés par l'UE afin de lutter contre le blanchiment d'argent provenant d'activités criminelles et contre le financement d'activités terroristes. En 2017, la Commission européenne présentera une proposition législative visant à renforcer les compétences des autorités douanières dans le but de s'attaquer au financement du terrorisme par l'intermédiaire du commerce de biens, par exemple en prenant des mesures à l'égard des revenus illégaux provenant de la dissimulation d'opérations commerciales, de la représentation trompeuse de la valeur des marchandises et de l'émission de factures fictives.