Le dossier des essais nucléaires français dans le Sud algérien "est au stade de la reconnaissance politique", a indiqué samedi à Oran Me Fatima Zohra Benbraham. Lors d'une conférence consacrée à la solidarité avec les victimes de ces sinistres essais perpétrés par la France coloniale le 13 février 1960 à Reggane, l'avocate Benbraham a souligné que le dossier des essais "est lourd, pas facile à traiter et évolue doucement", indiquant qu'il est arrivé au "stade de la reconnaissance politique après celle scientifique, technique et juridique". Maître Benbraham a affirmé, lors de cette rencontre organisée par l'association "Mechaal Chahid" et animée dans le cadre du forum du quotidien "El Djoumhouria" paraissant à Oran, que cette reconnaissance est un pas vers la régularisation de ce dossier, ajoutant que la commission mixte (Algérie-France) chargé du dossier des essais nucléaires français "est en mesure d'accéder au secret politico-militaire et d'aboutir à des résultats" pour faire toute la lumière sur cette tragédie. "L'aboutissement à une reconnaissance politique des essais nucléaires du colonisateur français dans le Sud algérien est le fruit de nombreuses années d'un travail colossal entrepris avec plusieurs parties, dont les victimes de ces explosions et des juristes français", a souligné l'avocate Benbraham, qui a animé cette rencontre conjointement avec le chercheur Kadhem El Aboudi de l'université d'Oran, à l'occasion de la commémoration du 56ème anniversaire des essais nucléaires français à Reggane (Adrar). Le chercheur El Aboudi a affirmé que ce qui a été commis par le colonisateur français dans le Sud algérien "ne sont pas simplement des essais, mais des explosions nucléaires terrifiantes contre l'humanité sans études au préalable", les qualifiant de "charlatanisme nucléaire" qui n'avait aucun égard pour les conditions climatiques, le lieu et la vie naturelle de cette région peuplée. Au terme de cette conférence, le président de l'association "Mechaal Chahid", Mohamed Abbad, a tenu à honorer l'avocate Fatima Zohra Benbraham et le chercheur Kadhem El Aboudi pour leurs recherches sur les explosions nucléaires dans le Sud du pays et à remettre une médaille au Directeur général du quotidien El Djoumhouria, Bouziane Benachour, décernée par le ministère des Moudjahidine.