Après avoir lancé son usine de production de panneaux photovoltaïques l'année dernière, le groupe privé algérien Condor Electronics n'entend pas s'arrêter en si bon chemin et veut se lancer dans la production de l'électricité à partir de l'énergie solaire. Dans un point de presse animé en marge de l'inauguration, mardi passé, d'un nouveau showroom à Bou Saâda, dans la wilaya de M'sila, Abderrahmane Benhamadi, président du conseil d'administration de Condor, a affirmé que son groupe a bien «l'intention d'investir dans la production de l'énergie électrique à partir du solaire, d'autant qu'il est déjà fabricant de panneaux photovoltaïques». Deux décrets destinés à accompagner la mise en œuvre du programme algérien de développement des énergies renouvelables ont été promulgués l'année dernière, faut-il rappeler, mais les textes d'application nécessaires à leur mise en œuvre n'ont pas encore vu le jour. «Nous attendons justement de voir les modalités prévues par ces textes pour que nous nous engagions officiellement dans ce créneau», a précisé M. Benhamadi. Les deux décrets définissent les conditions d'accès, par les producteurs privés, aux tarifs d'achat garantis d'électricité produite de source renouvelable. Ils stipulent également l'obligation faite aux producteurs de raccorder leurs installations au réseau national interconnecté de distribution d'électricité qui constitue la principale condition de ce nouveau dispositif dont la mise en place répond à la nécessité d'adopter un nouveau mécanisme d'encouragement à la production d'énergies renouvelables. Toutefois, il se trouve que la mise en œuvre du programme national d'encouragement au recours aux énergies renouvelables accuse un retard en raison justement de l'absence de textes d'application définissant la réglementation en la matière et fixant les normes, les conditions et les tarifs. Beaucoup d'observateurs attendent avec impatience ces textes, en ce sens que leur mise en application va générer des investissements de la part du secteur privé. Dans le cas du groupe Condor, la disponibilité de panneaux photovoltaïques, fabriqués sur son site de Bordj Bou Arréridj, devrait lui procurer un certain avantage par rapport aux autres entreprises désirant s'impliquer dans ce nouveau créneau d'investissement. L'usine Condor, qui a coûté 950 millions de dinars, atteint une capacité de production initialement fixée à 75 mégawatts crêtes (MWc : unité de puissance d'un capteur photovoltaïque) par an (avec possibilité d'extension à 280 MWc par an au cours des prochaines années). La production de l'usine Condor devra répondre à une partie de la demande du marché de l'énergie solaire en Algérie, en s'appuyant à la fois sur des projets en développement et les réseaux de ventes. «Ce projet d'une usine de fabrication de modules photovoltaïques intégrés en Algérie répondait à l'objectif de soutenir, du point de vue industriel, le plan de développement des énergies renouvelables lancé en 2011, qui prévoit la production de 40% d'électricité (12 000 MW) à partir des énergies renouvelables à l'horizon 2030», ont indiqué les responsables du groupe. Selon son président, des négociations sont également en cours avec Sonelgaz pour conclure un contrat d'approvisionnement au profit de la société nationale en panneaux photovoltaïques. Le groupe, qui a réalisé un chiffre d'affaires de plus de 40 milliards de dinars en 2013, en augmentation de 25% par rapport à 2012, envisage d'investir pas moins de 100 millions de dollars durant l'année en cours pour l'ensemble de ses activités, dont celles en rapport avec l'amélioration de la prise en charge du service après-vente.