La minorité musulmane des Rohingyas est toujours contrainte de vivre dans des "conditions terribles" en Birmanie, notamment dans les camps de déplacés, a déploré l'ONU. De retour d'une visite dans l'ouest du pays où vivent de nombreux Rohingyas, John Ging, chef des opérations à l'Agence humanitaire de l'ONU (OCHA), s'est dit "choqué" de l'état d'abandon dans lequel se trouvent les camps de déplacés, décrivant des habitations temporaires sur le point de s'effondrer. "C'est déchirant de voir tant d'enfants dans ces terribles conditions", a-t-il expliqué lors de conférence de presse à New York mardi. "Une mère m'a expliqué que son bébé de moins d'un mois était mort par manque d'oxygène en décembre après que l'hôpital lui a refusé l'accès à un traitement" a-t-il ajouté. Quelque 1,3 million de Rohingyas sont confrontés à des violences communautaires et des lois discriminatoires dans un pays très majoritairement bouddhiste. L'OCHA a rappelé que les Rohingyas et les autres groupes déplacés par les violences dans le pays "ne doivent pas être oubliés" au moment où le pays "avance vers la démocratie". Dans un autre communiqué, les Nations unies soulignent que la Birmanie "est en train de vivre une transformation démocratique impressionnante, qui va permettre une importante croissance économique et le développement. Cependant, cette transition ne profite pas à tout le monde dans le pays". De nombreux Rohingyas vivent dans l'ouest du pays, en Etat Rakhine, où plus de 100.000 d'entre eux s'entassent dans des camps de déplacés depuis des violences inter-communautaires entre bouddhistes et musulmans qui ont fait plus de 200 victimes en 2012. Quelque 100.000 personnes ont également été déplacées dans les conflits séparés entre l'armée et les rebelles ethniques dans les Etats Kachin et Shan.