CHAHID EL HAFED (camps des réfugiés sahraouis) - Le président de la Commission sahraouie des Droits de l'Homme, Aba El-heyssen a "fermement" condamné l'assassinat du citoyen sahraoui Choummad Bad Jouli par l'occupant marocain, espérant que la visite du SG des Nations unies dans la région constituera le début du "compte à rebours" pour le règlement de la question sahraouie. Lors d'une conférence animée jeudi aux camps des réfugiés sahraouis, Chahid El-Hafed, M. El-heyssen a souligné que "l'assassinat du citoyen sahraoui Choummad Abat Jouli par balles par les forces marocaines est un crime qui s'ajoute aux autres crimes odieux perpétrés par l'occupant et qui nécessitent une intervention urgente de la communauté internationale". Le responsable sahraoui a rappelé que la commission sahraouie des Droits de l'Homme avait saisi plusieurs instances internationales des droits de l'Homme pour qu'elles réagissent face à "ces développements préoccupants", ajoutant que la société civile sahraoui présentera au secrétaire général de l'ONU tous les rapports sur les droits économiques, civils, politique et sociaux. "Nous allons demander à l'organisation des Nations unies d'assumer ses pleines responsabilités et ne pas faire la sourde oreille dans la question du Sahara Occidental", a-t-il dit. "Nous souhaitons que cette visite (du chef de l'ONU) constituera le début du compte à rebours pour que les Nations unies assument leur responsabilité entière pour la décolonisation du Sahara Occidental devant mettre un terme aux souffrances du peuple sahraoui, séparé par le mur de la honte, érigé par le Maroc", a ajouté le responsable sahraoui. "Nous nous ne contentons pas des regrets exprimés par le SG de l'ONU, car ces regrets sont minimes face aux crimes, aux violations et aux dépassements de l'occupant marocain contre le peuple sahraoui des années durant", a-t-il souligné. Crimes contre les civils M. El-heyssen a rappelé dans le même contexte que "plus de 650 civils sahraouis sont portés disparus malgré les appels lancés à plusieurs instances internationales, outre les 52 détenus politiques qui croupissent dans le geôles de l'occupant marocain pour avoir revendiqué leur droit légitime à l'autodétermination". Treize détenus politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik ont entamé jeudi une grève de la faim pour protester contre les peines lourdes prononcées à leur encontre par le tribunal militaire marocain lors d'"un procès dénué de tous les éléments d'un procès juste", selon plusieurs observateurs des droits de l'Homme au Maroc. Evoquant les violations des droits de l'Homme par le Maroc, M. El-heyssen a affirmé que l'"occupant vise également l'identité culturelle sahraouie dans les territoires occupés en imposant aux enfants des programmes scolaires qui dénigrent leur spécificité culturelle", outre "le pillage des ressources naturelles du Sahara Occidental par le Maroc". Condamnation de la politique de deux poids, deux mesures de membres influents au Conseil de sécurité Le responsable sahraoui a par ailleurs condamné "la politique deux poids, deux mesures, de parties influentes au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, dont la France qui entrave à chaque fois les efforts en faveur d'une solution conforme à la légalité internationale". Parmi les violations, il a cité le cas de la militante sahraouie Jimi El-Ghalya qui a été interdite par les autorités marocaines de se rendre à Genève pour prendre part à une session du Conseil des droits de l'Homme et apporter des témoignages sur ce qui se passe dans les territoires sahraouis occupés. Concernant les fosses communes découvertes récemment, le responsable sahraoui a indiqué que la partie sahraouie attend les résultats des analyses ADN, confiées à un laboratoire espagnol. Face à ces violations graves des droits des Sahraouis sans défense et malgré les appels lancés à l'intervention de la communauté internationale, "nous regrettons le fait que la Mission de l'Onu pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso), soit la seule mission au monde qui n'est pas dotée du mécanisme de contrôle des droits de l'Homme", a-t-il déploré. Le 27 février, les forces d'occupation marocaines ont ouvert le feu sans sommation sur des Sahraouis dans la zone tampon de Gueltet Zemmour, une région où l'usage d'armes est interdit en vertu d'un accord de cessez-le-feu signé par le Front Polisario et le Maroc le 6 septembre 1991. Le citoyen sahraoui nommé Choummad Abad Jouli a été tué dans cette agression. Plusieurs cas similaires avaient été enregistrés dans cette zone durant les 25 ans passées. De nombreux sahraouis ont trouvé la mort et d'autres ont été blessés. Le SG de l'Onu, Ban Ki-moon qui a déploré l'assassinat du citoyen sahraoui, a indiqué l'Onu suivait cette affaire et que les contacts étaient en cours avec les autorités marocaines pour élucider les circonstances de cet incident.