Le "chef d'état-major" de la rébellion sud-soudanaise est arrivé lundi avec une centaine de soldats à Juba, rapportent des médias alors que leur chef Riek Machar devrait regagner la capitale mardi. Ce chef rebelle Simon Gatwech Dual est arrivé en début d'après-midi à l'aéroport de la capitale sud-soudanaise, en provenance de Gambella, dans l'ouest de l'Ethiopie. Il a été accueilli par de hauts gradés de l'armée gouvernementale, dont le chef de la garde présidentielle Marial Chanuong Yol Mangok, qui est comme lui sous le coup de sanctions de l'ONU. "Nous sommes ici pour mettre en oeuvre l'accord de paix", a déclaré M. Gatwech, alors que ses hommes étaient emmenés dans des bus de l'armée et leurs armes chargées dans des camions. Riek Machar est attendu depuis le 18 avril à Juba, où il doit former un gouvernement de transition avec le président Salva Kiir dans le cadre de l'accord de paix signé le 26 août 2015 et destiné à sortir le pays d'une guerre civile de plus de deux ans. "C'est un pas en avant parce que ces trois derniers jours, nous avons eu à affronter beaucoup d'obstacles", a déclaré à Gambella l'un des porte-parole de la rébellion Nyarji Roman. "Ce matin, nous avons réussi à obtenir un avion pour transférer le chef d'état-major à Juba. C'était le principal problème auquel nous étions confrontés ces cinq derniers jours. Donc je ne pense pas que aurons beaucoup de difficultés maintenant pour trouver un avion pour emmener le chef (M.Machar) à Juba", a-t-il indiqué. La garde rapprochée de M. Machar, forte de 195 soldats et collaborateurs, devait être acheminée en deux fois à Juba. Et Riek Machar lui-même devrait suivre mardi. "Nous espérons pouvoir organiser un avion qu'il pourrait prendre mardi", avait auparavant expliqué un autre porte-parole rebelle, William Ezekiel. Tout au long de la semaine écoulée, le retour de M. Machar a été sans cesse repoussé, achoppant notamment sur la quantité d'armes que sa garde rapprochée pouvait emporter avec elle dans la capitale. Ces multiples retards ont suscité la colère de la communauté internationale, qui soutient le processus de paix. L'envoyé spécial américain au Soudan du Sud Donald Booth a prévenu que le Conseil de sécurité des Nations unies devait se réunir mardi pour discuter de cette crise et que les deux parties pourraient être visées par de nouvelles sanctions internationales. Le Soudan du Sud, indépendant depuis 2011, a plongé dans la guerre civile en décembre 2013 quand des combats ont éclaté au sein de l'armée nationale, minée par des dissensions politico-ethniques alimentées par la rivalité entre MM. Kiir et Machar. Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et plus de 2,3 millions de déplacés, selon des estimations.