Plus de 50 fosses communes ont été découvertes en Irak, sur un territoire anciennement contrôlé par le groupe terroriste ‘‘Etat islamique'‘ (EI/Daech), dont trois charniers sur un terrain de football à Ramadi, a annoncé vendredi l'envoyé spécial des Nations unies dans le pays. Les preuves des ‘‘crimes odieux'‘ commis par le groupe ultra-radical s'accumulent à mesure que les territoires qu'il contrôlait en Irak sont repris, a expliqué Jan Kubis, auditionné par le Conseil de sécurité de l'ONU. Selon l'envoyé spécial, ‘‘plus de 50 fosses communes ont été découvertes à ce stade dans plusieurs zones de l'Irak'‘. Peu de détails ont filtré pour le moment sur ces fosses communes et on ne connaît pas encore le nombre de corps découverts. Jan Kubis a uniquement détaillé ceux retrouvés le 19 avril dans les trois charniers de Ramadi, qui contenaient une quarantaine de corps. La ville de Ramadi, à l'ouest de Baghdad, a été complètement reprise aux terroristes en février, bien que les forces irakiennes eurent annoncé l'avoir reprise fin 2015 après des mois de combats contre Daech sur les bords de l'Euphrate. Les forces irakiennes, soutenues par les bombardements de la coalition internationale anti-terroristes menée par les Etats-Unis, ont récemment repris des pans importants de territoire à l'EI. La crise humanitaire s'intensifie en Irak, a par ailleurs rappelé Jan Kubis, estimant qu'un tiers de la population, soit 10 millions de personnes, connaissent un besoin urgent d'aide. Deux millions de personnes supplémentaires, a-t-il ajouté, pourraient être déplacées d'ici la fin de l'année par la campagne militaire contre les terroristes de Daech. L'envoyé spécial onusien a également appelé les responsables irakiens à résoudre la grave crise de gouvernance que traverse le pays et qui a mené à des manifestations à Baghdad. Daech, a-t-il conclu, ‘‘tire profit de l'instabilité politique et de l'absence de réforme'‘.