L'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, Bechraya Hamoudi Bayoune, a affirmé samedi que la récente décision du Conseil de sécurité obligeant l'occupant marocain à accepter le retour de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) pour poursuivre son mandat était "positive mais insuffisante". Dans une intervention lors de la journée de solidarité organisée par le parti Tajamou Amel El Djazair "TAJ" à Alger à l'occasion de la commémoration du 71e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, M. Hamoudi Bayoune a indiqué que les Sahraouis estiment que la récente décision adoptée par le Conseil de sécurité obligeant l'occupant marocain à accepter le retour de la MINURSO et accordant au Maroc 90 jours pour l'application de celle-ci "était positive mais insuffisante". Le responsable sahraoui a indiqué que pour la première fois il y a eu consensus au Conseil de sécurité et le droit de veto n'a pas été utilisé. Il a souligné que l'expulsion de la MINURSO par le Maroc "était en fait une "manière de se dérober à la légalité internationale", soulignant qu'après 40 ans d'occupation marocaine des territoires du Sahara occidental, une prise de conscience internationale commence à se cristalliser quant à la nécessité de trouver une solution à la question sahraouie. "La situation ne peut perdurer" a-t-il insisté, ajoutant que les décisions du Conseil de sécurité seront à l'avenir empreintes de plus de crédibilité". "La réalisation de la sécurité et de la stabilité dans la région africaine et arabe reste tributaire aujourd'hui d'une solution juste de la cause sahraouie", a-t-il poursuivi avant d'exhorter le Conseil de sécurité à accélérer l'organisation du référendum d'autodétermination. M. Bayoune a affirmé que le peuple sahraoui "sera durant les prochains 90 jours mobilisé sur tous les fronts populaire, diplomatique et militaire pour faire face à l'avenir à toute éventualité". Il a appelé à cette occasion, la France qu'il qualifie de "premier obstacle" devant le règlement de la question du Sahara Occidental à "faire montre de pondération afin de trouver une solution juste qui garantit les intérêts de la région dans le cadre d'un partenariat fort entre les deux rives de la méditerranée". Il a appelé également le Conseil de sécurité à accélérer l'organisation du référendum d'autodétermination et le maintien de la MINURSO en incluant parmi ses missions la surveillance des droits de l'homme en imposant à l'occupant marocain le respect de la légalité internationale et la libération des détenus politiques. M. Bayoune a salué, par ailleurs, le rôle positif de l'Algérie durant ces quarante années d'occupation du Sahara Occidental. Un rôle resté fidèle à ses principes et positions immuables, a-t-il tenu à faire remarquer. La journée de solidarité a été organisée à Alger avec la participation d'enseignants universitaires, dejuristes et de représentants de la société civile.