Les ministres des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ont affiché, jeudi à Vienne avant la réunion semestrielle de l'organisation, leur optimisme sur la reprise des cours du pétrole alors que plusieurs producteurs ont accueilli favorablement le retour à un système de quotas de production. Au leur arrivée dans la capitale autrichienne, les ministres des pays membres de l'Opep se sont dits "très satisfaits" de la remontée des cours du brut qui va se poursuivre, selon eux, dans la seconde moitié de l'année, laissant penser que l'organisation devrait opter plus que jamais pour le statu quo. Le ministre de l'Energie Salah Khebri a indiqué à la presse, peu avant la réunion, souhaiter "une Opep forte avec un plafond et des quotas", ajoutant que le but était de "réaménager la production et de contribuer à la stabilité du marché". De son côté, le ministre iranien du Pétrole a déclaré que l'instauration d'un plafond de production ne serait "d'aucun bénéfice" pour Téhéran ni pour les autres membres de l'Opep, précisant qu'il était davantage favorable au rétablissement de l'ancien système des quotas par pays. Une option également jugée "très valide" par M. Del Pino qui a proposé jeudi un système "qui consiste à attribuer à chaque pays une fourchette de production, dans les limites d'un maximum et d'un minimum". "La proposition est peut-être trop innovante pour être acceptée aujourd'hui", mais elle pourrait constituer une option "alternative aux quotas, aux plafonds et autres choses", a-t-il souligné. Le délégué de l'Equateur à l'Opep, Wilson Pastor, a également soutenu l'idée d'un retour au système des quotas. "En cela, nous sommes d'accord avec l'Iran. Mais je ne sais pas si les conditions sont réunies pour arriver à ce résultat" aujourd'hui, a-t-il dit. Le nouveau ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Faleh, qui s'exprimait pour la première fois à Vienne a indiqué pour sa part indiqué que "tout le monde est très satisfait" de l'état du marché qui "est en train de se rééquilibrer à l'heure où nous parlons". "La demande est extrêmement bien portante et robuste. L'offre non-Opep décline. Les prix vont répondre au rééquilibre du marché", a détaillé M. al-Faleh. L'organisation dans son ensemble, formé de 13 pays qui produisent environ un tiers du brut mondial, a pompé quelque 32,3 mb/j au premier trimestre 2016, tandis que la production saoudienne a atteint à elle seule 10,13 mb/j de janvier à avril (+3,5% sur un an). Les ministres devraient également discuter ce jeudi de la désignation d'un successeur à l'actuel secrétaire général de l'Opep, Abdallah el-Badri, un poste pour lequel trois candidats seraient en lice: le vénézuélien Ali Rodriguez Araque, le nigérian Mohammed Barkindo et l'indonésien Mahendra Siregar.