L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a entamé, hier, une réunion à Vienne avec au menu un probable statu quo sur le plafond de production du cartel, tandis que la course semblait encore ouverte pour la nomination de son nouveau secrétaire général. Nous allons garder l'offre de l'Opep à son niveau actuel, a déclaré avant le début de la réunion le ministre libyen du Pétrole Abdelbari al-Aroussi, indiquant qu'il s'attendait à un statu quo lors de la réunion d'hier. Nous considérons qu'en ce moment il n'y a pas besoin d'ajustement, a ajouté son homologue équatorien Wilson Pasto-Morris, indiquant qu'il entrevoyait un consensus pour laisser inchangé le plafond de production actuel. Ce plafond, adopté en décembre 2011 et reconduit en juin, limite l'offre totale des douze pays membres à 30 millions de barils par jour (mbj) sans impartir pour autant de quota individuel à chaque Etat, misant donc sur une autodiscipline collective. Or l'Opep pompait en novembre 31,22 mbj de brut, selon des chiffres de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), et ce en dépit de l'effondrement de la production iranienne (-25% en un an), pénalisée par les sanctions internationales, l'Arabie saoudite ayant gonflé son offre pour compenser. Le marché est suffisamment approvisionné. Nous produisons ce dont le marché a besoin, s'est justifié, hier, le ministre émirati de l'Energie Mohamed ben Daen al-Hamili, se disant satisfait des prix actuels du baril, stabilisés depuis deux mois autour de 110 dollars à Londres. Je pense que l'on va regarder la totalité de l'offre (de l'Opep) mais nous n'allons probablement pas fixer de nouveaux quotas individuels pour chaque pays, a noté de son côté la ministre nigériane Diezani Alison-Madueke. En revanche, rien ne semblait encore joué pour la nomination du nouveau secrétaire général de l'organisation, également discutée hier. Le mandat du titulaire actuel, le Libyen Abdallah El-Badri, s'achève à la fin de l'année. Les candidats saoudien et irakien sont tous les deux extrêmement qualifiés pour ce poste, essentiellement honorifique, a confié M. al-Hamili, estimant qu'ils constituaient désormais une short-list. L'Arabie saoudite a présenté son ancien gouverneur à l'Opep, Majid al-Moneef, tandis que l'Irak a proposé son ancien ministre du Pétrole, Thamir Ghadhban. Le candidat iranien, l'ancien ministre du Pétrole Gholam Hossein Nozari, semblait de son côté peu susceptible de recueillir l'unanimité requise.