Le président syrien Bachar al-Assad a décrété jeudi une amnistie pour tous les rebelles qui rendraient les armes, pendant que la Russie annonçait le lancement d'une "opération humanitaire de grande ampleur" avec la création de couloirs humanitaires à Alep, où les combats continuent à faire rage. Dans ce décret, le président syrien exempte de sanction toute personne ayant libéré, sans contrepartie, un otage qu'il détenait ainsi que tous les insurgés qui rendraient les armes dans les trois mois suivant la date de sa publication. "Toute personne portant les armes (...) et étant recherchée par la justice (...) est exemptée de la totalité de la peine si elle se rend et dépose les armes dans les trois mois suivant la date de publication de ce décret", indique le texte de la présidence reproduit par l'agence Sana. Cette initiative, selon des observateurs, pourrait conduire à la reprise totale par le gouvernement de la deuxième ville et ancienne capitale économique de Syrie et porter un coup fatal à la rébellion. Elle intervient au lendemain d'une sanglante attaque perpétrée par l'organisation terroriste autoproclamée "Etat islamique" (Daech/EI) qui a fait au moins 52 morts et 140 blessés à Qamichli dans le nord-est de la Syrie et au moment même où la Russie, annonçait le lancement d'une "opération humanitaire de grande ampleur" à Alep, deuxième ville du pays, qui consiste à la création de couloirs humanitaires pour les civils assiégés et les combattants prêts à rendre les armes. Ouverture de couloirs humanitaires autour d'Alep Suite aux appels incessants de l'ONU, de la communauté internationale et des ONG pour les droits de l'Homme, afin d'acheminer l'aide humanitaire dans cette ville assiégée, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a annoncé l'opération de trois couloirs humanitaires qui doit commencer jeudi, et serait formée avec les forces gouvernementales pour les civils et "les combattants souhaitant déposer les armes". Les quartiers rebelles d'Alep sont totalement assiégés depuis le 17 juillet et aucune aide internationale n'a pu entrer dans ces secteurs depuis le 7 juillet. Un quatrième couloir doit être ouvert, dans le nord de la ville, afin de permettre "le passage en sécurité des combattants armés". Les médias officiels relaient depuis deux jours un appel de l'armée exhortant les habitants des quartiers aux mains des insurgés à "rejoindre la réconciliation nationale et à chasser les mercenaires étrangers", en référence aux rebelles. Alep, ex-capitale économique de Syrie et un des principaux fronts du conflit en Syrie, est divisée depuis 2012 entre des quartiers tenus par le gouvernement à l'ouest et d'autres contrôlés par des insurgés à l'est. Alep assiégée et encore sous les raids Le conflit en Syrie, déclenché en 2011, implique une multitude d'acteurs et de puissances étrangères sur un territoire totalement morcelé. En cinq ans plus de 280.000 personnes sont mortes et plus de la moitié de la population contrainte à fuir ses foyers. L'ex-capitale économique de Syrie est divisée depuis 2012 entre des quartiers tenus par le gouvernement à l'ouest et d'autres contrôlés par des insurgés à l'est. Les quartiers tenus par les insurgés ont été régulièrement bombardés ces derniers jours et les forces du gouvernement ont poursuivi leur avancée, s'emparant de la route du Castello et d'au moins un quartier rebelle situé à la périphérie nord-ouest de la ville.