Les listes des candidats du Rassemblement national démocratique (RND) aux prochaines élections législatives "seront établies sur le terrain après consultations avec la base militante", a indiqué samedi à Alger, le secrétaire général du parti, Ahmed Ouyahia. "Les listes électorales seront établies sur le terrain après consultations des militants, des bureaux et des conseils de wilaya du parti", a précisé M. Ouyahia lors d'une conférence de presse animée au siège du parti, annonçant par la même occasion que le Conseil national du RND se tiendra le mois de décembre prochain. Il a ajouté à ce propos qu'il a rencontré hier vendredi les secrétaires de wilayas du parti pour débattre de la situation du pays et évaluer aussi celle du parti, soulignant qu'"à l'instar des autres formations politiques, le RND se prépare activement aux élections législatives, prévues probablement le mois d'avril 2017". A une question sur les "aspirations" du RND à l'occasion de ces élections, il a rétorqué que les militants du parti ambitionnent de voir le Rassemblement devenir la première force politique du pays, faisant observer cependant "qu'il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir abattu". Dans le même registre, M. Ouyahia a appelé l'ensemble des partis à participer à ces élections, félicitant ainsi le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) qui a annoncé, vendredi, sa participation à ce rendez-vous électoral. Il a ainsi rappelé que l'opposition est désormais "constitutionnalisée", expliquant que la Constitution, amendée le mois de février dernier, offre des garanties aux partis à travers notamment la loi électorale et la mise en place d'une Haute instance de surveillance des élections. M. Ouyahia a en outre, invité l'opposition à faire des propositions et présenter des alternatives, au lieu de se contenter de critiquer le pouvoir en place. ==Le FLN, un allié stratégique du RND== Invité à donner son avis sur les dernières déclarations du secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), M. Ouyahia a carrément refusé d'y répondre, malgré l'insistance des journalistes, réitérant toutefois que "le FLN demeure un allié stratégique du RND". "Je ne suis ni un commentateur sportif, ni un commentateur politique. Je ne commente pas les déclarations, mais plutôt les événements", a-t-il affirmé. A une question sur les événements de Ghardaïa, le secrétaire général du RND a rappelé les propos qu'il avait tenus à ce sujet en 2015, c'est-à-dire qu'il s'agit, a-t-il dit, d'une "manoeuvre concoctée de l'intérieur du pays et de l'étranger". En ce sens, M. Ouyahia a rendu hommage aux populations de Ghardaïa ainsi qu'à l'Armée nationale populaire (ANP) et les autres forces de sécurité ayant oeuvré pour le rétablissement et la préservation du calme et la sérénité dans la région. Au sujet de ces mêmes événements M. Ouyahia a fait observer que la personne accusée d'être derrière ces événements, avait sous ses ordres officiers, des sous-officiers et des soldats de l'Armée nationale. Interrogé sur les "déclarations contradictoires" de certains ministres, M. Ouyahia a d'abord précisé que son parti soutient l'actuel Exécutif, soulignant que "les déclarations contradictoires des ministres ne sont pas propres à l'Algérie et ne sont pas en relation avec l'activité du président de la République". En ce sens, il a relevé que le Président Bouteflika a présidé quatre réunions du Conseil des ministres cette année, rappelant que lorsque le chef de l'Etat était en bonne santé, il présidait entre quatre et cinq réunions du Conseil des ministres par an. M. Ouyahia a affirmé que le président de la République continue de gérer le pays et demeure informé du moindre détail concernant l'Algérie. A une question sur le projet de loi sur les hautes responsabilités au sein de l'Etat, confiée aux personnes jouissant exclusivement de la nationalité algérienne, M. Ouyahia s'est dit "heureux de la philosophie véhiculée par ce projet de loi". Il a relevé cependant que d'autres postes sensibles ne soient pas inclus dans la liste, citant notamment les postes d'ambassadeur ou de directeur de la première société nationale, Sonatrach. S'agissant des crânes de certains symboles de la résistance nationale contre le colonialisme français, exposés dans un musée en France, M. Ouyahia indiqué que ce dossier est pris en charge par le ministère des Moudjahidine qui est en discussion avec les parties concernées en France. Il s'est ainsi interrogé sur l'utilité de rapatrir ces crânes ou de les laisser en France comme témoins de la résistance algérienne contre le colonialisme français. M. Ouyahia s'est également interrogé sur "l'opportunité" de ce sujet à l'heure actuelle, appelant à préserver les symboles de la Révolution. Par ailleurs, et tout en saluant la mémoire des "martyrs d'octobre 1988, victimes d'ambitions politiciennes", M. Ouyahia a émis le souhait que cette situation ayant plongé le pays dans un "hiver nucléaire" (les années 1990), ne se reproduise plus. Pour le secrétaire général du RND, il n'y a pas eu de recul d'acquis démocratiques après les événements d'octobre 1988, relevant à ce titre la présence sur la scène politique de plus de 70 partis et 80 000 associations nationales et locales.