Un programme de coopération algéro-européen pour le développement des zones rurales a été lancé lundi à Alger dans le but de la redynamisation de ces régions par des activités productives. Appelé Programme d'action pour le développement rural et de l'agriculture en Algérie (PAP-ENPARD-Algérie), ce projet est d'un coût de 20 millions d'euros financé à parts égales par l'Algérie et l'Union européenne (UE). Ce programme vise à conforter la stratégie de diversification de l'économie algérienne et de redynamisation des territoires ruraux par des activités productives en vue de l'augmentation des revenus et de l'emploi, a expliqué le chef de la délégation européenne en Algérie, John O'Rourke, lors d'un séminaire consacré au lancement officiel de ce projet de coopération. "Nous voudrions contribuer dans la diversification de l'économie algérienne, qui est un enjeu majeur actuellement pour l'Algérie et un des objectifs de l'Accord d'association, par l'appui au développement des zones rurales", a-t-il avancé. Ce programme, qui vient en complément avec d'autres projets de coopération bilatérale, vise aussi à pallier les difficultés engendrées par les phénomènes de l'exode vers les villes et de la baisse de la part de l'agriculture dans le PIB des pays à l'instar de l'Algérie, a souligné le diplomate européen. La redynamisation des zones rurales sur le plan économique et social se fera non seulement à travers le développement de l'agriculture et de l'agroalimentaire, mais aussi par le biais d'autres activités génératrices de revenus tels l'artisanat, la valorisation des produits du terroir et le tourisme. Initié dans le cadre de l'initiative européenne ENPARD visant à appuyer les pays du voisinage en matière de politique agricole et rurale, ce programme sera mis en œuvre dans quatre wilayas pilotes: Ain Temouchent, Laghouat, Sétif et Tlemcen. Le choix de ces régions potentielles a été fait dans le cadre d'un projet d'étude en collaboration avec la partie européenne pour la valorisation des sous-produits agricoles et ruraux. "Nous avons introduit également l'écotourisme qui est important pour le développement de certaines régions comme Tlemcen. Cette wilaya est en train de développer au niveau de son parc national des activités touristiques que nous sommes en train de réglementer et de valoriser", a indiqué le directeur général des forêts, Abdelmalek Abdellatif. Tlemcen dispose également d'un potentiel agricole "important" dont la culture de la cerise, un produit de terroir qui a été choisi par ce programme en vue de la réhabilitation et de la structuration de cette filière. Il s'agit notamment de la création de coopératives et d'associations en vue d'arriver à la labellisation de ce produit et d'autres que recèle cette région de l'ouest algérien, selon le même responsable. Pour la wilaya de Laghouat, les projets ciblés sont la réhabilitation de palmeraies, la production de miel en développant notamment le jujubier ainsi que la réhabilitation du pistachier d'Atlas, a précisé le conservateur des forêts de cette wilaya, Abdellatif Kacem. A Ain Temouchent, le programme touchera la structuration des organisations agricoles et non agricoles, le renforcement des capacités des agriculteurs. Cette wilaya a exprimé des besoins de développer l'artisanat, l'écotourisme et la valorisation des produits dérivant des forêts telles les plantes médicinales et la culture de champignons, selon Sid Ahmed Benacer, qui est le point focal du projet dans cette wilaya. Reposant sur des approches innovantes, le PAP-ENPARD permettra dans ces wilayas pilotes de mettre en place un processus participatif pour l'identification de projets de développement durable, de mettre en valeur des produits et des ressources locaux et l'amélioration de leur qualité en vue de leur mise sur le marché ainsi que le renforcement de la communication et de l'information sur les initiatives entrepreneuriales des acteurs locaux, explique-on encore D'une durée de quatre (4) années, le programme a démarré en septembre 2016 avec la réalisation des diagnostics territoriaux dans les quatre wilayas pilotes, alors que l'exécution du premier plan de travail annuel devrait commencer en avril en cours.