RAMALLAH (Cisjordanie occupée) - Les prisonniers palestiniens détenus dans les geôles israéliennes, en grève de la faim illimitée depuis 40 jours, "sont en danger de mort", a alerté vendredi la presse palestinienne soulignant que ces détenues sont déterminés plus que jamais à "réaliser toutes leurs revendications légitimes". Ce vendredi, "les prisonniers palestiniens entrent dans leur 40ème jour de grève de la faim pour la dignité et pour la liberté", a indiqué la presse palestinienne. "Nos prisonniers politiques sont en danger de mort", a-t-elle ajouté. Quelque 1.740 prisonniers politiques palestiniens participent à ce mouvement collectif et inédit lancé le 17 avril 2017 sous le titre "La grève de la liberté et de la dignité", rappelle la même source. La presse palestinienne a mis en exergue "la patience, le courage, la résistance, la volonté et la détermination" dont ont fait preuve les détenus palestiniens pendant 40 jours, dans les différentes prisons israéliennes, pour exiger, en priorité, des conditions de détention plus dignes. Elle a fait savoir que "la bataille des intestins vides" des prisonniers palestiniens "se poursuit et s'étend malgré toutes les mesures répressives, toutes les provocations et les agressions de l'administration pénitentiaire israélienne". Et malgré les conséquences très désastreuses sur leur santé, et l'état d'épuisement dans lequel se trouvent plusieurs détenus palestiniens, les prisonniers "sont plus que jamais déterminés à réaliser toutes leurs revendications légitimes", a-t-elle ajouté. En dépit du "silence complice de cette communauté internationale officielle, et le silence des médias qui occultent leur souffrance", le combat des prisonniers "continue jusqu'à la liberté, et pour la justice", a insisté la presse. La presse palestinienne a, en outre, exprimé le soutien de la population en Palestine et en exil à ces détenus, dans leur résistance quotidienne, et ce à travers des manifestations, des rassemblements, des marches, et des jeûnes collectifs. Les prisonniers palestiniens en grève de la faim "sont un exemple de patience, de persévérance et d'attachement à la justice. Et ils sont libres malgré l'isolement", selon la même source. Jeudi, le président palestinien Mahmoud Abbas avait indiqué avoir demandé à l'émissaire américain Jason Greenblatt, qu'il a reçu à Ramallah, d'assurer une médiation entre Palestiniens et Israéliens sur la question de ces prisonniers en grève de la faim. "Nous avons expliqué en détails à l'émissaire américain Jason Greenblatt la question de la grève des prisonniers et nous avons demandé l'intervention américaine pour garantir que les droits des prisonniers soient protégés et que leurs demandes humanitaires soient acceptées", a déclaré M. Abbas devant le Conseil central de son parti, le Fatah, réuni dans le complexe présidentiel de Ramallah. Les Palestiniens ont multiplié les contacts internationaux depuis le début de cette grève initiée par le leader Marwan Barghouti, haut cadre du Fatah emprisonné par Israël et surnommé par ses sympathisants le "Mandela palestinien". Ces prisonniers entendent donner l'alerte sur les conditions de détention des 6.500 Palestiniens incarcérés par Israël, dont des dizaines de femmes et d'enfants, et dénoncer le système judiciaire israélien appliqué aux Palestiniens des Territoires occupés. Ils demandent notamment des téléphones publics dans les prisons, des droits de visite élargis, la fin des "négligences médicales" et des mises à l'isolement, ainsi que l'accès à des chaînes télévisées et de la climatisation.