Des collègues de l'enseignant de l'université Djilali Bounaâma de Khémis Miliana (Aïn Defla) assassiné lundi à Tipaza ont, au lendemain de son meurtre, dénoncé de la manière la plus ferme un acte "abject", appelant à préserver l'université de toute manifestation de violence qu'elle qu'en soit la nature. Pour le Dr Yahiaoui Saïd, enseignant à la faculté des sciences juridiques de l'université de Khémis Miliana au niveau de laquelle enseignait le défunt, l'assassinat de Karoui Bachir Hacène doit interpeller la famille universitaire, mais également la société dans son ensemble, sur la nécessité de préserver l'université de la violence et de combattre ce fléau avec la vigueur nécessaire. "Le crime n'a certes pas été perpétré à l'intérieur de l'université, mais cela ne diminue en rien de sa cruauté", a-t-il martelé, faisant remarquer que "ce qui fait mal, c'est que la victime (un enseignant universitaire) et les auteurs du crime (deux étudiants) font partie du monde de l'université". Cet enseignant, également responsable de l'antenne de l'UGTA de l'université, a, en outre, noté que le mobile mis en avant pour expliquer ce crime crapuleux (d'aucuns parlent de la non satisfaction des coupables au sujet des notes qui leur avaient été accordées par le défunt enseignant) "ne justifie aucunement la cruauté du crime". Selon lui, le moins qui puisse être fait pour le défunt qu'il connaît depuis 15 ans consiste à organiser une action de protestation à sa mémoire, affirmant qu'il n'oubliera jamais ses qualités morales et son dévouement au service de la science. Se disant "choqué au plus profond de lui-même", le Dr Rouab Djamel, enseignant à la même faculté, a pour sa part, plaidé pour la révision de la relation entre l'université et son environnement, appelant à la nécessité d'épargner cet espace de science et de savoir des tensions qui secouent la société. Evoquant le défunt, il a noté qu'il ne cessait de répéter à ses étudiants à travers des messages empreints de sagesse et de clairvoyance l'importance du savoir, de l'instruction et de l'éducation et leur inculquer que le matériel ne doit pas faire occulter des aspects tels la convivialité et l'entraide. Le parcours jugé exemplaire de Karoui Bachir Hacène, la justesse de ses convictions, l'amour de sa patrie, son éducation familiale, sa culture, sa sagesse et son humilité constituent autant de facteurs qui expliquent l'étendu du respect qui lui est dû, a-t-il dit. Assimilant la mort de Karoui Bachir Hacène à une perte non seulement pour l'université de Khémis Miliana mais aussi pour la famille universitaire à l'échelle nationale, le recteur de cette université, Mohammed Bezzina, a mis l'accent sur la nécessité de la conjugaison des efforts de tous pour extirper la violence du milieu universitaire. La lutte contre la violence n'est pas du ressort d'une seule partie, a-t-il observé, estimant que les syndicats, les parents ainsi que les médias ont un grand rôle à jouer dans ce cadre. Dans une première réaction, les syndicalistes de l'enseignement supérieur avaient dénoncé l'assassinant de l'enseignant Karaoui Sarhane, le qualifiant d'acte "abominable" et "lâche". "C'est malheureux où nous en sommes arrivés pour notre université. Ce crime est un acte très grave et lâche. C'est vraiment malheureux", a indiqué dans une déclaration à l'APS, Abdelhafid Mellat, du syndicat des enseignants de l'enseignement supérieur. Assassinat de l'enseignant Karaoui Sarhane: les syndicalistes dénoncent un acte "abominable" Les syndicalistes de l'enseignement supérieur ont dénoncé mardi l'assassinant de l'enseignant, Karaoui Sarhane, de l'université de Khemis Meliana, le qualifiant d'acte "abominable" et "lâche". "C'est malheureux où nous en sommes arrivés pour notre université. Ce crime est un acte très grave et lâche. C'est vraiment malheureux", a indiqué dans une déclaration à l'APS, Abdelhafid Mellat, du syndicat des enseignants de l'enseignement supérieur (CNES). Il a soutenu, qu'"à plusieurs reprises, la tutelle avait été alertée et mise en garde sur la violence au sein des universités et appelée à intervenir en urgence pour mettre fin à ce danger qui constitue un danger permanent". "Nous allons, à présent, saisir directement le Premier ministre pour qu'il remédie à cette situation grave", ajoutant que la famille universitaire allait observer mercredi un jour de deuil national et des sit-in de protestation. Pour sa part, Azzi Abdelmalek, également syndicaliste de l'enseignement supérieur, a indiqué que c'était un acte "abominable", relevant que la tutelle a été toujours alertée sur "la dégradation constante de la sécurité au sein de nos universités". "Nous avons dénoncé à maintes reprises la violence et les différents maux qui secouent l'université, sans que nous puissions trouver une oreille attentive de la tutelle", a-t-il regretté. "Nous allons nous mobiliser pour que ce crime ne reste pas impuni et saisir le Premier ministre pour mettre fin à cette situation", a-t-il assuré. Les présumés auteurs de ce crime, arrêtés par les services de la police, sont deux frères jumeaux de 23 ans, l'un étudiant au centre universitaire de Tipaza alors que l'autre à l'université d'El Afroun de Blida. La victime, enseignant au centre universitaire de Khemis Meliana (Ain Defla), était marié et père d'un enfant. Le meurtre, perpétré après avoir asséné à la victime plusieurs coups de couteau et coups de marteau, avait eu lieu dimanche soir à l'entrée de l'immeuble de la cité 122 dans le chef-lieu de la wilaya de Tipaza, lieu de résidence des présumés auteurs de cet assassinat. Des sources sécuritaires ont assuré que le mobile du meurtre n'était pas lié à une affaire de fraude à l'examen.