Les chefs de groupes parlementaires de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont appelé vendredi le gouvernement à accélérer les réformes fiscales en vue d'améliorer les revenus de l'Etat, tout en mettant l'accent sur la révision de la politique de subvention des produits de large consommation et la lutte contre la corruption. Abordant le domaine économique, les parlementaires ont affirmé lors de la dernière séance consacrée aux interventions des groupes parlementaires et présidée par Saïd Bouhadja ( président de l'APN), la nécessité de poursuivre les réformes économiques tendant à diversifier l'économie nationale pour sortir de la crise actuelle. Parmi ces réformes, la plupart des intervenants ont souligné la nécessité d'engager et d'accélérer la réforme fiscale en vue d'améliorer le recouvrement fiscal sans instaurer d'autres taxes et impôts qui portent atteinte au pouvoir d'achat des citoyens et qui entravent la création de richesses. M.Belabes Belabes, président du groupe parlementaire du RND, a estimé que la réforme du régime fiscal est " l'une des priorités économiques et financières", car cette réforme permettra à l'Etat d'améliorer ses revenus sans avoir à recourir à l'augmentation des impôts. Cette réforme " urgente", poursuit le même député, contribuera à " lutter contre la fraude fiscale qui enfreint les règles d'une compétence loyale entre les opérateurs économiques". Outre la réforme du système bancaire qui " n'a pas encore vu le jour", le même groupe parlementaire a appelé le gouvernement à adopter " au plus vite" la finance islamique en vue d'attitrer les fonds " colossaux" qui alimentent l'économie informelle. M.Belabes Belabes a, en outre, appelé le gouvernement à " se mobiliser davantage" en vue de lutter contre la corruption et les atteintes à l'économie nationale sous toutes ses formes. Le chef du groupe parlementaire du PT, Djelloul Djoudi a proposé au gouvernement " de mener une vraie réforme fiscale et équitable à la fois", en instaurant l'impôt sur la fortune à titre d'exemple, la lutte contre l'évasion fiscale qui " vide le trésor public". M.Djoudi considère que la gouvernement dispose de " tout le pouvoir" à même de trouver des ressources au lieu de recourir " aux solutions faciles inefficaces". Le même groupe parlementaire a salué l'engagement du gouvernement à préserver le caractère social de l'Etat algérien, appelant à ce propos, l'annulation des mesures d'austérité qui ont etrainé le gel des projets et du recrutement et l'érosion de la classe moyenne suite à l'effondrement du pouvoir d'achat. M. Djoudi a appelé à la nécessité de présenter un bilan global des décisions prises par les gouvernements précédents, telles que l'exemption fiscale, la politique de privatisation et le non-respect des cahiers des charges. L'interlocuteur estime que l'encouragement des investissements publics dans les secteurs stratégiques est l'essentiel du succès de la nouvelle politique économique. Par ailleurs, M.Djoudi a proposé l'élaboration d'une loi " D'où provient votre bien", en vue de lutter contre la corruption qui gangrène les diverses administrations et institutions de l'Etat. Le Groupe parlementaire du MPA ( Mouvement populaire algérien) a salué le Plan d'action du gouvernement qui intervient dans une conjoncture marquée par le recul des revenus de l'Etat, appelant à revoir la politique des subventions qui devraient être versées dans le salaires bas, et ce, à travers la création d'un fichier national spécifique à cette catégorie. Le président de ce groupe parlementaire, El Hadj Berbara a émis des critiques concernant l'absence d'échéance propre à la concrétisation des objectifs tracés par le gouvernement dans son plan d'action, mettant l'accent sur la modernisation du système bancaire et sur l'amélioration du climat des affaires et l'assainissement des secteurs de l'économie et du commerce. Dans son intervention, le Chef du groupe parlementaire du FFS, Chafi Bouich estime que sur le court terme, le gouvernement a mis l'accent sur la préservation des équilibres budgétaires comme recommandée par les institutions financières internationales, la limitation de la dépense publique, l'augmentation des ressources financières en dehors des hydrocarbures et du gaz et l'orientation vers des solutions de facilité, coûteuses socialement, en terme de réduction des subventions et des transferts sociaux " sans revenir à la concertation par faute de temps". Le président du Groupe parlementaire El Moustakbal, El Hadj Belghouti a appelé le gouvernement à prendre toutes les mesures possibles à même de préserver le rythme de l'investissement dans les structures de base et dans les grandes réalisations pour la poursuite de la croissance économique. Le chef du groupe parlementaire Taj Mustapha Nouassa a appelé le gouvernement à " mener une guerre contre l'évasion fiscale" et toutes les formes de dilapidation de deniers publics et à revoir les mécanismes de distribution des subventions de l'Etat en ciblant les familles à faible revenu. Le chef du groupe parlementaire des indépendants, Lamine Asmani, a appelé le gouvernement à créer des pôles agricoles et à encourager plus l'investissement dans le Sud et à revoir le régime fiscal. Pour sa part, le chef du groupe parlementaire du MSP, Nacer Hamdadouche, estime que l'Etat " ne dispose pas de ressources pour financer ce plan qu'en recourant à la fiscalité ordinaire qui est déjà non équilibrée et injuste à la fois, relevant à ce propos, l'absence d'un fichier national transparent et crédible a fait que les subventions ont profité aux catégories non nécessiteuses. Le chef du groupe parlementaire du FLN, Saïd Lakhdari, a salué le contenu du Plan d'action du gouvernement, appelant tout le monde à redoubler d'efforts pour mener à bien ce plan inspiré du programme du président de la République. A noter que le Plan d'action du gouvernement sera soumis au vote vendredi soir,et ce, après l'intervention attendue du Premier ministre pour répondre aux préoccupations des députés.