Durant l'année 2017, les autorités marocaines ont eu recours à une "force excessive injustifiée" contre la population du Sahara Occidental qui revendiquait son droit à l'autodétermination et à la justice, a affirmé le dernier rapport annuel d'Amnesty International (AI) sur la situation des droits de l'Homme dans le monde, publié jeudi. "Tout au long de l'année, les autorités ont régulièrement eu recours à une force excessive et injustifiée pour disperser des manifestants pacifiques dans plusieurs villes du Sahara occidental, notamment à Laâyoune, Smara, Boujdour et Dakhla", a souligné le rapport. Le document a précisé que "celles et ceux qui réclamaient l'autodétermination de ce territoire et la libération des prisonniers sahraouis étaient tout particulièrement visés par cette pratique". "Le tribunal civil n'a pas véritablement enquêté sur les allégations de torture de ces personnes en détention et a jugé recevables des informations extorquées par ce moyen", a rappelé Amnesty. L'ONG a souligné également les conditions carcérales non conformes aux normes humaines et internationales, ajoutant que les autorités judiciaires marocaines "n'ont pas enquêté sérieusement sur les tortures et les mauvais traitements que les policiers leur ont fait subir, ni amené les responsables présumés à rendre des comptes". "Les autorités ont maintenu plusieurs personnes en détention prolongée à l'isolement, ce qui s'apparentait à de la torture ou à d'autres mauvais traitements. Un prisonnier, Ali Aarrass, a été détenu à l'isolement pendant plus d'un an", a affirmé le rapport. Il a attesté également que les autorités marocaines n'ont pris aucune mesure pour remédier à l'impunité dont bénéficiaient les auteurs de "graves violations, notamment, la pratique systématique de la torture, les disparitions forcées et les exécutions extrajudiciaires, perpétrées au Maroc et au Sahara Occidental ...". Le rapport a conclu qu'il est "urgent" que la force de maintien de la paix de l'ONU au Sahara occidental surveille la situation des droits de l'Homme.