Ancienne capitale du beylik du Titteri et un des trois beylik de la régence d'Alger, fondée vers le milieu du 16è siècle par le bey Hassan, Médéa garde à ce jour les traces de la présence ottomane dans la région. L'influence de la culture ottomane, dans les domaines de l'urbanisme et de l'architecture, est toujours visible, notamment au centre-ville de Médéa où de nombreux édifices et lieux de culte, en particulier, se dressent à l'intérieur de la ville. L'ancien noyau urbain de la ville renferme le plus grand nombre de vestiges datant de cette époque, parmi lesquels la casbah de Médéa, constituée de petites maisonnettes, de boutiques d'artisans, ainsi que nombreux lieux de culte et de résidences réservés au bey et à son sérail. Les premières constructions, calquées sur l'architecture ottomane, remontent à la fin du 16è siècle, période marquée par le début de l'édification de la casbah de Médéa, un ensemble d'habitations en pierre qui formaient le noyau embryonnaire de ce qui va devenir, quelque temps plus tard, la capitale du beylik du Titteri. Quelques bâtisses qui faisaient partie, autrefois, de cette Casbah existent encore, mais se trouvent dans un état de dégradation très avancé. Certaines de ces bâtisses servent de dépôt de marchandises ou de brocantes, d'autres commencent à tomber en ruine, en raison des aléas climatiques, mais, surtout, du manque d'entretien et de rénovation. Un projet de réhabilitation de ce lieu a été initié par la direction de la culture, en 2007, mais resta, depuis, sans suite, en raison d'un problème de squat qui n'a toujours pas trouvé solution. D'autres édifices, dont il ne subsistent, aujourd'hui, que le souvenir et le nom, ont été réalisés durant la période ottomane, dans l'optique de reproduire le même plan d'aménagement qui caractérisait les centres urbains de l'époque. L'ancienne capitale du Titteri fut dotée, ainsi, de cinq portes, en guise d'organisation des flux des citoyens, des marchands et visiteurs, mais surtout d'assurer un meilleur contrôle des accès à la ville. Au nord, il y avait, Bab Dzair, principal point d'accès à la ville, aux gens qui transitent de la régence d'Alger vers le sud, et vice-versa, au nord-ouest, Bab-El-Ghort , à l'ouest, Bab-Lakouas, au sud, Bab-Sidi Slimane et, enfin, Bab El-Barkani, au sud-est, toutes détruites, lors de la prise de la ville, par l'armée d'occupation coloniale, vers l'année 1840. En attendant l'entrée en exécution effective du plan de sauvegarde de l'ancien noyau urbain de la ville, qui englobe l'essentiel des quelques vestiges ottomans encore debout, une jeune association, "les amis du patrimoine", s'active, depuis peu, pour sensibiliser, aussi bien les pouvoirs publics, que les particuliers, sur l'intérêt à préserver ce qui subsiste de ce legs historique. Selon le président de cette association, Smail Allel, un travail de proximité est mené actuellement en direction des autorités et des élus locaux pour les inciter à s'impliquer davantage dans la réalisation de ce plan de sauvetage, affirmant que des contacts sont établis avec des structures spécialisées en études et restauration du patrimoine, en vue d'identifier les actions à entreprendre en priorité.