La Cour constitutionnelle du Mali a validé samedi 17 candidatures et en a rejeté treize autres au cours d'une proclamation provisoire des candidatures à la présidentielle du 29 juillet qui est censée consolider le processus de paix et de décentralisation en cours. "La Cour a retenu les candidatures du président sortant Ibrahim Boubacar Keïta et celle du chef de file de l'opposition, mais celles de l'ancien Premier ministre Cheikh Modibo Diarra et de l'ancien ministre Mountaga Tall, ont été rejetées", a indiqué un communiqué. Parmi les 13 dossiers rejetés, la Cour a notamment affirmé que "certains n'avaient pas produit un reçu de versement d'une caution de 25 millions de francs CFA ou bien n'avaient pas la liste complète d'élus soutenant leur candidature comme l'exige la loi". Dans la liste des candidatures acceptées figurent notamment l'ancien ministre Mohamed Ali Bathily et une femme d'affaires, Djeneba N'Diaye, 55 ans, qui s'est lancée lundi dans la course à la présidentielle du 29 juillet, lors de laquelle elle affrontera une vingtaine d'hommes, dont M. Keïta. La campagne officielle pour le scrutin présidentiel s'ouvrira le 7 juillet. Jusqu'ici peu connue du grand public, active notamment dans le secteur immobilier, Mme Ndiaye, rentrée au Mali il y a une dizaine d'années, a laissé entendre qu'''aujourd'hui, il n'y pas de différence entre un homme et une femme. Ce que l'homme peut faire, la femme peut le faire", a-t-elle dit. Tous les candidats recalés disposent de 24 heures pour introduire un recours, selon la loi électorale afin de contester la décision. La Cour constitutionnelle procédera à la publication officielle définitive de la liste des candidats le 4 juillet. Le gouvernement malien a officiellement convoqué le corps électoral pour le scrutin du 29 juillet auquel près d'une dizaine de candidats se sont déjà déclarés. -- Des élections transparentes, justes et pacifiques indispensable à la mise en oeuvre de l'accord de paix -- Il y a lieu de signaler que la prochaine élection présidentielle rentre dans le cadre du processus de paix au Mali pour lequel la diplomatie algérienne n'a pas lésiné à soutenir l'accord de paix et de réconciliation de 2015 issu du processus d'Alger. Le chef de la diplomatie algérienne, Abdelkader Messahel, s'est félicité, à cet égard, des avancées enregistrées dans la mise en oeuvre de l'Accord de paix au Mali grâce à une Confiance de plus en plus affichée entre les parties maliennes et leur appropriation du processus de paix, tel que constaté par la rencontre du 30 mai dernier à Bamako et à laquelle M. Messahel a pris part en sa qualité de Président du Comité de suivi (CSA) avec le Secrétaire Général de l'ONU, Antonio Guterres. En janvier dernier, le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait estimé que la tenue d'élections "transparentes, justes et pacifiques" était indispensable à la mise en £uvre de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger. Le Conseil de sécurité avait alors insisté sur l'importance de faire des progrès sur le fond avant la tenue des élections maliennes, relevant l'urgence de "faire avancer la décentralisation, y compris en tenant des consultations où les parties examineraient la législation existante, et en adoptant une législation sur la création d'une police territoriale régionale". Il est aussi question d'assurer le fonctionnement des administrations provisoires dans le Nord du Mali et de faire avancer les processus de cantonnement et de désarmement, de démobilisation et de réintégration, y compris en établissant des critères d'admission et des quotas de réintégration appropriés, a-t-il insisté. L'objectif étant de "faire avancer la réforme du secteur de la sécurité afin de parvenir au redéploiement progressif des forces armées et des forces de sécurité reconstituées au Mali, mettre en place le Mécanisme opérationnel de coordination à Kidal et à Tombouctou". Dans sa déclaration sur la situation au Mali, le Conseil de sécurité a réaffirmé son "plein appui" à l'Algérie, chef de file de la médiation internationale, et au chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), Mahamat Salah Annadif, pour leurs efforts déployées dans le processus de paix au Mali.