La situation sécuritaire dans la ville portuaire de Hodeida (ouest) du Yémen connaît une accalmie "provisoire" après d'intenses combats entre forces gouvernementales et le mouvement Ansarallah (Houthis), sur fond d'appels de la communauté internationale à un cessez-le-feu en vue de possibles pourparlers de paix d'ici fin novembre en Suède. Selon des sources militaires, les forces yémenites ont cessé mercredi "provisoirement" leurs opérations militaires pour permettre aux organisations humanitaires d'évacuer leurs employés ainsi que les blessés et l'ouverture des passages sécurisés pour des personnes souhaitant sortir de la ville. "Les opérations de l'armée se poursuivront et elles ne dépendront que de la libération de Hodeida et son port stratégique, ainsi que de l'ensemble de la côte ouest du Yémen", ont affirmé les mêmes sources citées par des médias locaux. "Nous accueillons favorablement la convocation au plus tôt de négociations dirigées par l'ONU en Suède", a dit le ministre d'Etat émirati aux Affaires étrangères Anwar Gargash dans un tweet. Martin Griffiths avait annoncé fin octobre qu'il souhaitait réunir les différentes parties en Suède au mois de novembre, après avoir tenté sans succès en septembre d'organiser des négociations à Genève. Le directeur du Programme alimentaire mondial (PAM) David Beasley, s'est quant à lui alarmé de la situation humanitaire au yémen. "Les conditions sur le terrain sont extrêmement mauvaises", a-t-il dit en parlant de "12 à 14 millions de personnes au bord de la famine".Il s'agit d'une "situation désespérée", a-t-il insisté. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), qui a confirmé l'accalmie depuis lundi, les combats ont fait 92 victimes civiles, dont 34 sont décédées, au cours de la première semaine de novembre. Le conflit au Yémen oppose les forces gouvernementales, soutenues par la coalition sous commandement saoudien, aux éléments du mouvement d'Ansarallah (Houthis). Depuis son début en mars 2015, le conflit a fait quelque 10.000 morts, selon l'ONU et provoqué la pire crise humanitaire.