L'accord de cessez-le-feu au Yémen, arraché à Stockholm après d'intenses efforts diplomatiques, est de nouveau menacé suite aux affrontements enregistrés samedi à Hodeida et l'attaque au drone meurtrière jeudi menée par les Houthis contre un défilé de l'armée yéménite. Malgré l'accord de trêve conclu entre les deux camps sous l'égide des Nations unies en décembre dernier, en Suède, les belligérants continuent à s'affronter notamment à Hodeida, ou transite l'essentiel de l'aide humanitaire internationale qui arrive dans le pays. Selon des témoins cités par des médias locaux, des tirs d'artillerie et des rafales d'armes retentissent chaque jour dans la ville depuis le 18 décembre dernier, date d'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu. Les éléments du mouvement "Ansarullah" (Houthis) ont accusé l'aviation de la coalition arabe, sous commandement saoudien, d'avoir mené des raids et violé la trêve à Hodeida. Mais, l'attaque au drone de jeudi dernier contre un défilé militaire de l'armée yéménite, revendiquée par les éléments d'Ansarullah, a porté un coup dur à l'accord de cessez-le-feu signé à Stockholm. Dans un tweet, Mohammed Abdelsalam, qui a dirigé en décembre la délégation des Houthis aux pourparlers de paix en Suède, a accusé le général néerlandais de "poursuivre un autre objectif" que celui de progresser vers la consolidation de la treve dans cette ville stratégique sur la mer Rouge. "Le peu de progrès dans l'application de l'accord sur Hodeida s'explique en grande partie par l'attitude du chef des observateurs de l'ONU", a-t-il affirmé, sans autres précisions. Il a appelé l'émissaire de l'ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, à "remédier à cette situation". Une source onusienne a refusé de commenter ces déclarations. Le comité présidé par le général Cammaert est supposé organiser des redéploiements des combattants Houthis et des forces gouvernementales. Les premiers sont supposés se retirer des ports de Hodeida, de Salif et de Ras Issa. Les forces des deux parties devraient ensuite se retirer de la ville même, mais aucun de ces redéploiements n'a encore eu lieu.