Les chiffonniers peuvent prochainement être intégrés dans la chaîne de la récupération des déchets grâce à un décret, actuellement en cours d'étude au niveau du ministère de l'environnement et des énergies renouvelables, a appris l'APS de l'Agence nationale des déchets (AND). "Perçus comme un obstacle devant l'organisation de la récupération des déchets pour les uns ou comme de potentiels alliés pour d'autres, le problème que posent les chiffonniers sera réglé grâce à ce décret, en stade de maturation, au niveau du ministère de tutelle", a indiqué le directeur de l'AND, Karim Ouamane. En effet, les chiffonniers qui rodent dans les centres d'enfouissement techniques (CET), ou sillonnent les quartiers pour vider les poubelles de leurs déchets valorisables ne font pas l'unanimité auprès des acteurs intervenant dans la gestion des déchets ménagers. "Au centre de tri de proximité de M'dina J'dida, pas loin de la plus grande zone commerçante d'Oran, où des tonnes de carton sont récupérées chaque jour, nos agents font souvent l'objet d'intimidations et même d'agressions de la part des chiffonniers", a fait savoir Mme Chellal. "Au CET de Hassi Bounif, dans une tentative d'exercer la pression sur ses responsables ayant fermé la porte devant eux, les chiffonniers ont déclenché un incendie, qui a failli tourner à la catastrophe", affirme-t-elle. Corroborée par les images des caméras de surveillance, et des témoignages, l'implication des chiffonniers, avec la complicité de certains agents a été prouvée. Le dossier a été transféré par la gendarmerie au procureur de la République, ajoute-t-on de même source. "Il a fallu toute une nuit pour maitriser l'incendie dont les conséquences auraient était très graves s'il avait atteint le casier, où sont enfouis les déchets, chargé de biogaz, extrêmement inflammables", note Mme CHellal. Pour leur part, les chiffonniers se plaignent de cette situation, qualifiant d'"injustes" cette décision de les "priver même des ordures". Adda, un père de famille de 36 ans, estime que s' "il fait les poubelles pour récupérer les déchets, c'est qu'il n'a pas d'autres choix". Une attitude "tout à fait compréhensible" par les autorités qui ne demandent aux chiffonniers que de s'organiser en petites entreprises pour continuer à exercer cette activité, explique encore Dalila Chellal, notant que le décret pour les intégrer dans la chaine de récupération dans un cadre institutionnel est la bienvenue.