Le Royaume-Uni a appelé vendredi les forces de l'Armée nationale libyenne (ANL) à mettre fin à leur progression vers Tripoli, alors qu'à l'ONU le Conseil de sécurité se réunissait à huis clos pour discuter de la situation problématique qui prévaut dans le pays. Depuis la chute en 2011 du régime de Kadhafi, la Libye est plongée dans une crise complexe avec la présence de nombreuses milices ainsi que deux autorités rivales qui se disputent le pouvoir: le Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, dans l'Ouest et l'Armée nationale libyenne (ANL) de Khalifa Haftar dans l'Est. Les pro-Haftar ont progressé jeudi en direction de la capitale, suscitant l'inquiétude de l'ONU, dont le secrétaire général s'est rendu sur place. "Nous demandons explicitement à l'ANL de se retrancher sur ses positions précédentes et de cesser toute activité militaire", a déclaré l'ambassadeur adjoint du Royaume-Uni à l'ONU, Jonathan Allen, à des journalistes avant la réunion vendredi. "Il n'y a aucune solution militaire possible en Libye", a-t-il appuyé. Au lendemain d'une rencontre à Tripoli avec le chef du GNA Fayez al-Sarraj, M. Guterres a rencontré vendredi à Benghazi le maréchal Haftar, avec l'objectif, selon le patron de l'ONU, d'"éviter une confrontation militaire". "Je quitte la Libye avec une profonde inquiétude et le cœur lourd", a déclaré M. Guterres à l'aéroport, peu après sa rencontre avec le maréchal Haftar, "espérant toujours possible d'éviter une confrontation sanglante à Tripoli et dans ses environs". Libye : le chef de la Ligue arabe demande à l'ensemble des parties de faire preuve de retenue LE CAIRE -Le Secrétaire général de la Ligue arabe (LA), Ahmed Aboul-Gheit, a demandé vendredi à l'ensemble des parties libyennes de faire preuve de retenue et de désamorcer immédiatement la situation militaire dans les régions occidentales du pays. Dans un communiqué, le chef de la LA a exhorté les parties libyennes à considérer la voie politique comme la seule solution à la crise libyenne. M.Aboul-Gheit a dit qu'il est extrêmement préoccupé par l'évolution récente de la situation en Libye et la reprise des affrontements armés, alors que la communauté internationale multiplie les efforts visant à encourager les Libyens à participer au processus politique parrainé par les Nations unies. Il a également souligné qu'il n'y a pas de solution militaire à la crise libyenne, "une question qui a été réitérée lors du 30ème Sommet de la Ligue arabe qui s'est tenu en Tunisie". L'escalade militaire intervient alors même que le pays se prépare à tenir une conférence nationale parrainée par l'ONU qui devrait rassembler de nombreuses parties libyennes dans le but de mettre un terme à la crise politique dans le pays. La Libye tente de mettre en place une transition démocratique alors que règnent l'insécurité et le chaos depuis la chute du régime de l'ancien dirigeant, Mouammar Kadhafi, en 2011.