Des milliers de citoyens sont sortis dans des marches pacifiques à travers plusieurs wilayas du pays, vendredi 19ème jour du mois de ramadhan, pour renouveler leurs revendications d'un "changement radical" et le rejet des élections présidentielles du 4 juillet prochain, ont constaté des journalistes de l'APS. Les températures élevées dans certaines villes et le ciel couvert dans d'autres n'ont pas eu raison des citoyens des wilayas de l'Est du pays, sortis pour le 14ème vendredi consécutif poursuivre leur mouvement pacifique, débuté le 22 février dernier. A Constantine, moins nombreux que les précédents vendredis, les manifestants rassemblés au centre ville ont notamment scandé "Jeûne ou pas, les marches se poursuivront jusqu'au changement du système", "Non à des élections sous le contrôle de Bedoui et de Bensalah" et "Djeich chaab Khawa Khawa" (peuple et armée sont frères). A Oum El Bouaghi et Skikda, des milliers de citoyens dont de nombreuses familles, ont battu le pavé dans le calme pour réaffirmer leur détermination à continuer leur lutte pacifique, jusqu'à la satisfaction de leur revendication principale: "Un changement radical du système politique actuel". Ils ont également exprimé leur rejet catégorique des élections du 4 juillet prochain. Sous les cris "Djazaïr Horra, démocratiya" (Algérie libre et démocratique) et "Silmiya, silmiya" (pacifique, pacifique), les manifestants depuis les villes de Batna et Guelma ont réitéré leur appel pour le départ des "3B" (Bensalah, Bedoui et Bouchareb). A Khenchela, les marcheurs étaient en force, affluant des différents quartiers de la ville et des agglomérations limitrophes. Entonnant des chants patriotiques, la foule a scandé de nombreux slogans dont "Non au scrutin du 4 juillet" et "A bas le règne de la issaba (bande)" et salué et appuyé l'Armée populaire nationale. A Mila, la population nombreuse au rendez vous comme lors des vendredis précédents, a bravé une journée caniculaire pour sillonner les principales artères des villes, rejetant les élections du 4 juillet prochain et appelant à un "gouvernement et période de transition". Dans le Centre du pays, les citoyens ont investi encore une fois la rue pour réclamer en masse un "changement radical du système", des réformes politiques ainsi que le rejet des élections présidentielles du 4 juillet prochain. A Bejaia, Bouira, Tizi-Ouzou et Boumerdes comme à Médéa, Chlef, Djelfa et Ain Defla, les citoyens, et malgré le jeûne, ont réaffirmé leur détermination à poursuivre la mobilisation jusqu'à satisfaction de leurs revendications soulevées depuis le début de la dynamique en cours, le 22 février dernier. Les manifestants ont repris, lors de ces marches, les principaux slogans habituels du mouvement, appelant au départ du système et à l'avènement d'une nouvelle république démocratique et d'un Etat de droit. A coté du générique "système dégage " et "Yetnahaw gaa" (qu'ils s'en aillent tous), les manifestant scandaient "silmia, silmia" (pacifique), "Djazair hourra democratia" (Algérie libre et démocratique) et "El jeich chaab khawa khawa"(fraternité peuple et armée)". A Tizi-Ouzou, un tifo, réalisé par des jeunes de la ville de Draa Ben Khedda, appelant à "construire l'Algérie démocratique de demain", a été déployé sur la placette M'barek Aït Menguellet, destination finale de la manifestation qui s'est déroulée dans le calme et une ambiance conviviale. Dans l'Ouest du pays, les mêmes slogans ont été scandés réclamant notamment le départ des principaux symboles du pouvoir en place et le rejet de la prochaine présidentielle. A Oran, les manifestants qui se sont rassemblés devant le giratoire du pont Zabana, en nombre réduit par rapport aux autres semaines de protestation, ont exprimé leur attachement à l'unité du pays en répétant le slogan "Ouahda Ouahda Watani-watani" et en réaffirmant leur attachement à un état civil. A Mostaganem, les manifestants, parmi lesquels des femmes et des jeunes, ont repris divers slogans, à savoir "Algérie libre et démocratique" et "Yatnahou gaa" (ils partent tous). Ils ont exprimé leur rejet des élections présidentielles du 4 juillet prochain et insisté sur le caractère républicain et civil de l'Etat. Dans le reste des wilayas de l'Ouest du pays (Relizane, Mascara, Saïda, Tlemcen, Sidi Bel -Abbes, El Bayadh, Aïn-Témouchent et Tiaret), des centaines de citoyens ont insisté, lors de marches pacifiques, sur l'importance de préserver l'unité nationale et l'attachement du peuple à son armée. Dans le Sud, enfin, les manifestations populaires auront lieu pour certaines wilayas en fin d'après-midi et pour d'autres en soirée, après la prière des Tarawih, pour appeler à un changement profond. En raison des chaleurs dans ces régions, les citoyens ont convenu de sortir, en ce 14ème vendredi consécutif de manifestations, en fin d'après-midi, à l'instar d'El-Oued et Laghouat, et en soirée après la prières des Tarawih (surérogatoires) à l'exemple d'Ouargla, Ghardaia et de Tindouf.