Une session de formation a été lancée, dimanche à Alger, au profit de 70 enseignants de langue amazighe dans la wilaya d'Alger, encadrée par des professeurs universitaires et des inspecteurs,sous l'égide du ministère de l'Education nationale et du Haut Commissariat à l'Amazighité (HCA). Au programme de cette formation, de 4 jours, plusieurs axes traités en ateliers, dont l'utilisation du manuel scolaire et la problématique de sa distribution, le projet du livre-audio, la didactique de la langue amazighe et les outils pédagogiques y afférents, la législation scolaire et la littérature amazighe. Intervenant à cette occasion, le ministre de l'Education nationale, Abdelhakim Belabed a indiqué que cette session de formation s'inscrivait dans le cadre des cycles de formation initiés par son département en coordination avec le HCA, rappelant la session de formation organisée, l'année passée à Ain Temouchent, au profit de 200 enseignants des wilayas de l'ouest du pays. Une session similaire est prévue à la prochaine rentrée scolaire à Batna, au profit de 100 enseignants de l'est du pays, a-t-il ajouté. M.Belabed a indiqué que l'enseignement de tamazight au cycle primaire sera appuyé, lors de la prochaine rentrée scolaire, par 40 nouveaux enseignants fraichement diplômés de l'Ecole normale supérieure (ENS) se félicitant de "grand progrès" réalisé dans l'enseignement de tamazight. Il a précisé, à ce propos, que le nombre des enseignants de cette langue a été multiplié par 13 depuis son intégration dans le système éducatif en 1995, en passant de 233 enseignants à 3139 lors de l'année scolaire 2018/2019. Relevant que le profil des enseignants était "hétérogène" durant les premières années de l'enseignement de Tamazight, il a souligné que 84% des professeurs sont aujourd'hui titulaires de diplômes de licence en tamazight, outre la création d'un corps d'inspecteurs de l'enseignement moyen, et d'inspecteurs de l'Education nationale en vue de garantir l'encadrement qualitatif de cette discipline. Le nombre des élèves concernés par tamazight s'est multiplié, quant à lui, 10 fois pour atteindre 390.702 apprenants en 2018/2019 répartis sur 15.600 groupes pédagogiques (44 wilayas), contre 37.690 élèves en 1995, a-t-il aussi noté. Pour le ministre, l'enseignement de tamazight est en "développement continu" du fait du travail inlassable déployé par la commission technique mixte, installée en 2015 avec le HCA. Abondant dans le même sens, il a mis l'accent sur l'impératif de promouvoir et d'enrichir la langue amazighe dans le cadre de la valorisation de la culture nationale, prônant "la consécration et la promotion de la dimension amazighe, avec ses différentes composantes, dans le processus éducatif, en œuvrant graduellement à l'enseignement de Tamazight par des moyens pédagogiques appropriés en tenant en compte les derniers développements de la recherche scientifique". Le Secrétaire général (SG) du HCA, Si El Hachemi Assad a plaidé, quant à lui, pour l'amendement de la loi d'orientation sur l'Education nationale de janvier 2008, pour annuler le caractère facultatif de l'enseignement de Tamazight et l'adapter aux données de la Constitution de 2016 qui l'a élevé au rang de langue nationale et officielle. "Il est temps de définir le statut juridique de la discipline de Tamazight à l'école, de vulgariser ses objectifs et ses finalités et de soumettre au Gouvernement des propositions d'amendement de certaines clauses de la loi d'orientation du l'Education nationale", a-t-il ajouté.