Le président sahraoui, Brahim Ghali, a soutenu mercredi à Boumerdes que la République arabe sahraouie démocratique (RASD) est une réalité nationale, régionale, continentale et internationale irréversible qui ne peut être ni niée ni dépassée, soulignant qu'il est temps que Rabat assume ses responsabilités face à cette réalité naturelle et légitime. Lors de son allocution lors de la clôture de la 10e édition de l'Université d'été des cadres du Front Polisario et de l'Etat sahraoui, abritée depuis le 27 juillet par l'université "M'hamed Bouguerra" de Boumerdes, le Président Ghali a salué la solidarité et le soutien de l'Etat et peuple algériens au peuple sahraoui dans sa lutte pour son indépendance. Le président de l'Etat sahraoui a souligné que "la RASD est une réalité nationale, régionale, continentale et internationale irréversible qui ne peut être niée ni dépassée. Nous rencontrons le Royaume du Maroc sur un pied d'égalité, en tant que deux pays africains et voisins, dans le cadre de l'Union africaine (UA)". "Ensemble, nous participons aux activités et aux réunions des conférences continentales de l'Organisation (UA) à différents niveaux et nous rencontrons lors de réunions de partenariat et de conférences avec divers partenaires de l'UA dans le monde", a-t-il ajouté. "Il est temps que le Royaume du Maroc assume ses responsabilités face à cette réalité naturelle et légitime, afin de travailler ensemble pour construire notre région et réaliser les aspirations de nos peuples en matière de paix, de stabilité, de développement, de prospérité et de respect mutuel", a ajouté le Président Ghali. Evoquant les manifestations à El-Ayoun occupée le soir de la victoire de l'équipe algérienne de football en finale de la CAN face au Sénégal (1-0) qui s'est déroulée en Egypte, et la violente répression qui s'en est suivie par les forces d'occupation et de répression marocaine qui ont assassiné la jeune Sabah Othman Omeida en l'écrasant avec un de leurs véhicules, le Président Ghali a dénoncé cette brutalité et cette répression, qui l'a d'ailleurs poussé a saisir les Nations Unies à prendre leurs responsabilités et ouvrir une enquête. --Retard inacceptable du processus de décolonisation, l'ONU doit assumer l'entière responsabilité-- Déplorant le retard dans le processus de décolonisation du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, le président sahraoui a déclaré qu'"il est temps que les Nations Unies et le Conseil de sécurité en particulier assument l'entière responsabilité du retard inacceptable et injustifié dans le processus". "La prolongation des souffrances du peuple sahraoui, qui prolongent les souffrances du peuple marocain et des peuples de la région, est une injustice qui ne conduira qu'à de nouvelles tensions dans la région et dans le monde". Ghali a également appelé "l'état espagnol à prendre ses responsabilités historiques, politiques, juridiques et morales envers le peuple sahraoui", expliquant que "l'Espagne reste responsable de la situation au Sahara occidental en tant que puissance coloniale". "Plutôt que de jouer un rôle conforme à sa position dans le conflit, les gouvernements espagnols continuent à appuyer la politique expansionniste et arbitraire du Maroc". Critiquant fortement la position officielle de l'Espagne qui participe avec la France et certains pays de l'Union européenne (UE) à la violation des droits de l'Homme dans la partie occupée du Sahara occidental et au pillage des ressources naturelles du peuple sahraoui, le président Ghali a néanmoins rendu un vibrant hommage à sa solidarité avec le peuple sahraoui. Il a rappelé a cet égard que pas moins de 4000 jeunes sahraouis ont été accueillis par des familles espagnoles pour des vacances dans toutes les régions d'Espagne. Plusieurs thèmes liés à la question sahraouie ont été au menu de cette Université d'été, qui s'est tenue avec la participation de 400 cadres représentant différentes institutions nationales sahraouies, a savoir : le droit international, les droits des peuples colonisés citant le cas du peuple sahraoui, les transgressions des droits humains au niveau des territoires occupés et les considérations liées au droit international. Il a aussi été question de la protection des ressources naturelles sahraouies, le "mur de la honte" ainsi que l'engagement de neutralité de l'UA et de l'ONU dans le conflit sahraoui. Les intervenants ont abordé d'autres sujets liés à la résistance pacifique sahraouie, la femme sahraouie et son rôle dans le processus de libération et de construction, et les moyens de lutte contre la guerre psychologique.