L'organe de gouvernement de l'île de Grande Canarie, le cabildo insulaire, a approuvé une motion contre la décision du Maroc qui a inclue les eaux du Sahara occidental à son espace maritime en violation du droit international, appelant le gouvernement espagnol à réagir "fermement". La motion, proposée par les partis Nueva Canarias, Podemos et le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), votée vendredi à 18 voix, a exprimé le "rejet total" de la décision du Maroc, force occupante au Sahara occidental, "d'élargir son espace maritime dans les eaux canariennes et sahraouies, ce qui "porte atteinte aux droits légitimes" des îles Canaries,a indiqué le média espagnol El Diario. La motion soutient le gouvernement des îles Canaries dans la défense de ses intérêts, exigeant que le gouvernement espagnol réagisse "fermement" dans cette situation. Elle envisage également de saisir le Conseil de sécurité européen et la Commission européenne pour exiger du Maroc "un strict respect du droit international", ajoute la même source. Le Maroc a inclu, le 22 janvier dernier, les eaux du Sahara occidental à son espace maritime en votant deux projets de lois. La ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez, deux jours après l'adoption des dites lois, a rappelé qu'il était important de "respecter les règles et normes de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer" en cas de "chevauchement" entre des zones maritimes. La formation politique espagnole, Podemos a, elle, dénoncé "les politiques expansionnistes de Rabat" dans les eaux territoriales sahraouies, tout en exhortant le gouvernement espagnol en collaboration avec le gouvernement des îles Canaries de lancer des actions pour freiner "cette manœuvre marocaine". La formation, présidée par le vice-président du gouvernement espagnol, Pablo Iglesias, a rappelé "les différends arrêts de la Cour de justice de l'Union européenne qui interdisent la commercialisation avec des ressources sahraouies". Quant au coordinateur sahraoui auprès de la MINURSO, M'hamed Kheddad, il a dénoncé la dernière "loi marocaine expansionniste" qui vise à annexer les eaux territoriales sahraouies, soulignant que cette loi n'a aucune base légale.