La seconde phase des négociations entre l'Union européenne (UE) et le Royaume-Uni, portant sur la relation future après Brexit, en particulier commerciale, s'ouvre lundi avec la présentation par le négociateur en chef européen, Michel Barnier, de ses priorités. En effet, le négociateur en chef de l'UE sur le Brexit, Michel Barnier, a présenté à Bruxelles la position de l'UE sur la future relation fixant les priorités et les lignes rouges de l'UE, affirmant que les Européens étaient prêts à négocier avec le Royaume-Uni "un accord commercial très ambitieux". Cet accord constituera "le pilier central du partenariat" avec Londres et vise notamment à éliminer tous les droits de douanes et tous les quotas sur les biens échangés avec le continent, a-t-il expliqué. Son mandat de négociation ne devant être approuvé que fin février par les Etats membres, les négociations ne s'ouvriront officiellement que début mars. Les négociations porteront principalement sur le partenariat économique, l'accord de libre-échange, les questions de sécurité et le dispositif juridique prévu pour régler les litiges, en particulier la pêche, noyau dur des discussions, sur laquelle les deux parties ont promis de s'entendre avant le 1er juillet. "Allons-nous insister sur le fait que l'UE fait tout comme nous comme prix du libre-échange? Bien sûr que non", a-t-il déclaré. "Je ne vois aucun besoin de nous contraindre par un accord avec l'UE. Nous allons restaurer notre pleine souveraineté sur nos frontières, l'immigration, la concurrence, les règles encadrant les subventions, les approvisionnements, la protection des données", a-t-il insisté. "Plus le Royaume-Uni veut être proche (des règles, ndlr), plus l'accès au marché unique sera facile mais rien n'est gratuit (...) je pense que c'est une question d'équité de respecter les règles", a pour sa part souligné lundi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. La pêche monnaie d'échange dans les discussions Les pêcheurs de plusieurs Etats membres de l'UE, comme la France et le Danemark, sont dépendants des eaux britanniques. Ces dernières représentent 30% du chiffre d'affaires des pêcheurs français. Dans ce contexte, le négociateur en chef M. Barnier, a estimé dimanche qu'un accord sur la pêche sera "partie intégrante et non dissociable" de l'accord de commerce qui doit être discuté entre l'UE et le Royaume Uni à partir de lundi. "Il y aura deux conditions qui seront très claires dans cet accord de commerce: nous voulons un accord sur la pêche, qui sera difficile, sur l'accès réciproque des eaux et des marchés pour les pêcheurs britanniques et pour les pêcheurs français et en même temps, dans cet accord de commerce, nous voulons un accord sur les règles de jeu communes", a expliqué M. Barnier. De son côté, Boris Johnson a souligné que "reprendre le contrôle" de ces eaux poissonneuses était de première importance et promis "une nouvelle politique de pêche nationale fantastique". Paris, a prévenu que la France sera "extrêmement vigilante" sur cette question. La pêche pourrait constituer une monnaie d'échange dans ces discussions, par exemple pour l'accès au continent des services financiers britanniques, cruciaux pour la City de Londres.