Le ministre délégué à l'Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed a rassuré quant la disponibilité des médicaments locaux et importés, au moment où des professionnels de l'industrie pharmaceutique ont exprimé "leur appréhensions" quant à l'impact de la propagation du coronavirus à travers le monde sur le marché national du médicament. Dans une déclaration à l'APS, le ministre a précisé que son département avait pris des mesures préventives, dès la propagation du coronavirus en Algérie et à travers le monde, en appelant les importateurs et les fabricants locaux à "former un stock de matières premières produites localement pour garantir un approvisionnement du marché national en médicaments". Depuis l'apparition du coronavirus à travers le monde qui a eu un impact négatif sur plusieurs pays du monde dans divers domaines socioéconomiques "les laboratoires nationaux ont anticipé leurs achats en matières premières pour faire face à la situation", a-t-il précisé, indiquant que ses services ont demandé aux importateurs de médicaments et producteurs locaux de nous informer, de manière hebdomadaire, des stocks pour suivre les développements sur le terrain. Concernant l'approvisionnement de l'industrie locale en matière première fabriquée uniquement en Chine et en Inde, le ministre a précisé que des changements ont été opérés à travers le monde au regard de la conjoncture actuelle et "les producteurs locaux seront autorisés à changer la qualité de ces matières, tout en préservant la qualité des médicaments fabriqués localement, suivant les conditions, pour ne pas être soumis au chantage de ces fournisseurs, qu'il s'agisse de l'achat de ces matières ou de l'augmentation des prix". Selon Dr. Benbahmed, l'année 2020 "ne sera pas perturbée" notamment après la mise en place, par la tutelle, de nouveaux mécanismes de gestion du secteur, à l'instar de l'installation de l'Agence nationale de produits pharmaceutiques (ANPP) dotée de moyens nécessaires au lancement de son activité, et la nomination d'un nouveau Directeur des produits pharmaceutiques et équipements de santé au sein de l'administration centrale. Concernant l'amélioration de la gestion du dossier des médicaments et sa nécessaire numérisation demandée par le Syndicat national des pharmaciens d'officines (SNAPO), le ministre délégué chargé du secteur a annoncé le lancement de la numérisation, la promulgation de plusieurs décrets relatifs à l'importation et à l'enregistrement des produits fabriqués localement et l'accélération de l'enregistrement des médicaments biosimilaires. Le ministre délégué chargé de l'industrie pharmaceutique a souligné que les nouvelles mesures prises par son département permettront progressivement d'assurer la disponibilité des médicaments qu'il a qualifiés de "produits stratégiques", d'améliorer la gestion du secteur et de l'adapter aux changements en cours dans le monde. Evoquant les entraves, notamment administratives, auxquelles s'est heurté le secteur en 2019, M. Benbahmad a précisé que celles-ci avaient empêché l'ouverture de nouvelles unités et retardé l'introduction de nouvelles lois en adéquation avec les progrès enregistrés dans ce domaine. Les professionnels du secteur, notamment le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (SNAPO) présidé par Messaoud Belambri et l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP) de Dr. Abdelouahed Kerrar, ont exprimé leur "leur appréhensions" quant à l'impact de la propagation du coronavirus à travers le monde sur le marché national du médicament. Il était attendu, suite à la libération des programmes d'importation, d'approvisionner le marché national en médicaments habituels, sauf que la suspension du transport aérien en raison de la propagation du Covid-19 a perturbé cette opération et du coup aggravé la situation, ce qui a favorisé, par conséquent, des ruptures touchant plusieurs types de médicaments, a expliqué M. Belambri. Pour sa part, Dr. Abdelouahed Kerrar a précisé que dès l'apparition de l'épidémie de Covid-19, les partenaires ont été contactés pour assurer un stock de matières premières et de produits finis à même de permettre de couvrir le marché national de 6 à 9 mois. Il appelé le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière à suivre rigoureusement la mise en œuvre des programmes d'importation afin que le marché national ne soit pas en proie aux ruptures.