L'Algérie s'emploie à la maîtrise des variétés et de qualité des semences, étant le fondement de la sécurité alimentaire des Etats, a affirmé jeudi à Alger, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Chérif Omari qui a mis en exergue le rôle important des centres de recherche scientifique dans ce domaine. Dans une déclaration à la presse, lors d'une visite de la station expérimentale des Grandes Cultures, à Oued Smar (Alger), en compagnie du ministre délégué chargé de l'agriculture saharienne et des montagnes, Foued Chehat, M. Omari a rappelé que l'Algérie importait, auparavant, les semences des céréales, mais a réussi à atteindre l'auto-suffisance dans ce domaine, se passant ainsi de l'importation de cette matière stratégique, depuis 25 ans, ce qui lui a permis, a-t-il ajouté, de consolider sa sécurité alimentaire et d'économiser au Trésor public, plus de 400 millions de USD. Lors de cette visite, M. Omari s'est enquis des résultats des expérimentations scientifiques visant à intensifier les semences et à déterminer les variétés adéquates en fonction des conditions environnementales, se félicitant des résultats obtenus dans certaines variétés résistantes à la sécheresse et destinées, spécialement, aux régions du Sud. Le ministre a, en outre, mis en avant la nécessité de maîtriser les semences d'autres variétés agricoles, telles le maïs alimentaire et le maïs de fourrages pour animaux, et ce, au titre de la stratégie du secteur visant à développer les semences localement, en vue de couvrir la demande croissante. Par la suite, le ministre s'est rendu au Laboratoire central relevant du Centre national de contrôle et de certification des semences et plants (CNCC), sis à El Harrach, où il s'est enquis des activités scientifiques qu'il assure aux agriculteurs et professionnels en ce qui concerne le contrôle de la qualité des semences produites localement et des opérations de leur certification. Echangeant avec les cadres, chercheurs et experts agricoles, M. Omari a salué le rôle des centres de recherche scientifique qui contribuent largement au développement et à la modernisation du secteur agricole et à l'augmentation de la production avec l'amélioration de la qualité, assurant ses interlocuteurs du soutien total de l'Etat à ces centres et de l'encouragement des cadres scientifiques en vue d'atteindre les objectifs tracés. Il a indiqué, dans ce sens, que la filière pomme de terre, qui inclut 39 variétés de transformation et 47 autres de transformation et de consommation, a réalisé un excédent qu'il est possible d'orienter à l'étranger dans le cadre de la promotion des exportations et de la diversification de l'économie nationale. L'Algérie mise sur les compétences nationales parmi les experts et les techniciens pour développer ses cultures stratégiques et réduire les importations agricoles, a-t-il ajoutéLe Gouvernement s'oriente vers l'exploitation de toutes les capacités de production disponibles, notamment dans le Sud et les Hauts plateaux, ce qui requiert un contrôle de semences approuvé par le Centre national de contrôle et de certification des semences et plants (Cncc), a-t-il soutenu. Evoquant le développement de l'agriculture saharienne, notamment à Adrar, Ouargla, El Oued et Ghardaïa, il a souligné que les régions du sud constituent désormais des pôles de production agricole, rappelant que la politique du Gouvernement vise à attirer les investissements vers ces zones en encourageant l'agriculture destinée à l'industrie manufacturière. La réussite de l'agriculture dans le sud est, selon M. Omari, intrinsèquement liée à la maitrise des process techniques des semences, l'exploitation des ressources naturelles, comme l'eau, les énergies renouvelables et les ressources humaines dans le cadre d'une stratégie judicieuse visant à réaliser la sécurité alimentaire. En marge de cette visite, le ministre a remis des contrats de financement pour la mise en marche de six unités de recherche et de développement scientifique sous tutelle des instituts nationaux et technologiques du secteur. A cet effet, une enveloppe financière de quelque 15 milliards de centime a été dégagée à cet effet. Ce soutien se veut le coup d'envoi des activités de recherche, tel que prévu dans les programmes précédemment tracés, a révélé le ministre, faisant état d'un autre soutien ultérieur au profit de ces laboratoires afin d'acquérir les équipements nécessaires.