Des professionnels de santé et des associations de protection des consommateurs appellent à la stricte application des gestes simples recommandés par les pouvoirs publics et la commission de la Fatwa du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs afin de protéger les citoyens du risque de contamination par le coronavirus, notamment durant l'Aïd El-Adha. Dans une déclaration à l'APS, le président de la Société algérienne d'immunologie, Pr Kamel Djenouhat, a insisté sur la nécessité pour les citoyens de porter le masque et d'éviter les visites familiales afin de se protéger du risque de contamination par le coronavirus, notamment durant l'Aïd El-Adha, d'autant que "le monde vit actuellement une nouvelle crise sanitaire engendrée par la deuxième vague de la pandémie de Covid-19". Il a, à cet égard, indiqué que, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la pandémie ne semble pas montrer de signes d'affaiblissement. Aussi, le chef de service à l'Etablissement public hospitalier (EPH) de Rouiba a-t-il appelé à la stricte application des mesures barrières, surtout celles recommandées par la commission de la Fatwa pour l'accomplissement du rituel du sacrifice durant l'Aïd El-Adha dans ces circonstances exceptionnelles ternies par la propagation de la Covid-19. Selon lui, le rythme actuel de propagation de la pandémie ne laisse d'autre choix aux sociétés que de s'y adapter. Cela étant, l'immunologiste a prévenu que toutes les mesures prises pour endiguer l'épidémie "seront vaines si les citoyens ne respectent pas rigoureusement les gestes barrières durant l'Aïd El-Adha", proposant l'application de mesures plus strictes telles que l'imposition d'amendes comme c'est le cas, a-t-il dit, pour le non-port de la ceinture de sécurité". Lire aussi: Covid19: 607 nouveaux cas, 349 guérisons et 9 décès en Algérie durant les dernières 24 heures Pour sa part, le président de l'Association algérienne de protection et d'orientation du consommateur et de son environnement (APOCE), Mustapha Zebdi a estimé, lui, que la célébration de la fête de l'Aïd El Adha, cette année, serait diamétralement différente des années écoulées en raison de la propagation du coronavirus. Une situation qui exige, dira-t-il, le respect total et strict des mesures sanitaires, rappelant la Fatwa prononcée, le 14 juillet courant, par la commission ministérielle portant maintien de la célébration à condition de se conformer aux conditions d'hygiène et gestes barrières. Souhaitant "ne pas voir le nombre de contaminations se multiplier les jours post-Aïd tel que relevé au lendemain de l'Aïd El-Fitr", M. Zebdi a rappelé que la situation sanitaire de plusieurs membres des corps relevant du secteur s'était détériorée, en mai passé, en raison du non-respect des mesures de prévention notamment la distanciation sociale et le port du masque, parallèlement à l'excès des visites familiales lors des deux jours de cette fête religieuse. Au lendemain de l'Aïd El Fitr, poursuit-il, les hôpitaux ont été submergés et les personnels soignants dépassés, et c'est ainsi que l'indifférence des citoyens envers les mesures préconisées par les pouvoirs publics, le système de santé et la commission de la Fatwa "ne fera qu'empirer encore davantage la situation". Intervenant à cette occasion, El Hadj Tahar Boulenouar, président de l'Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), a longuement insisté sur le respect des gestes barrières pour pouvoir endiguer l'expansion du virus. Quand bien même les éleveurs rassurent de l'existence du nombre nécessaires de moutons, (entre 3 et 4 millions de têtes) comme à l'accoutumée, les conditions dans lesquelles ce rite sera accompli cette année "diffèrent des années passées à cause du virus", a-t-il relevé. Il a appelé, dans ce cadre, à éviter les abattages collectifs comme à l'accoutumé dans les agglomérations, tout en veillant à la désinfection du matériel utilisé à chaque fois et au respect de la distanciation sociale. Recommandant aux acheteurs des sacrifices de bien se laver les mains après avoir touché la bête, à les désinfecter plusieurs fois selon le besoin, à porter un masque de protection, à bien nettoyer le lieu d'abattage et à éviter autant que possible les visites familiales, M. Boulenouar a appelé à davantage de vigilance et de prudence, vu que le risque du virus ne disparaitra pas dans un ou deux mois. La Commission de la Fatwa du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs rappelle-t-on avait appelé les citoyens au strict respect des consignes de prévention et des règles d'hygiène durant la fête de l'Aïd el-Adha, afin d'éviter la propagation du coronavirus. Elle a rappelé la règle religieuse permettant le sacrifice collectif (bovin ou camelin) ainsi que la possibilité pour le croyant de dédier le sacrifice à des proches, en l'occurrence parents, enfants, frères et sœurs et autres, et ce pour éviter les regroupements et les rassemblements favorisant la propagation du virus.