Le Pr Jean-Paul Grangaud, un des pionniers de la santé publique de l'Algérie poste indépendance, est décédé mardi à Alger à l'âge de 99 ans, a-t-on appris auprès du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Affable et professionnel, il était surtout réputé pour son engagement dans la lutte contre les maladies infantiles et est considéré comme l'un des artisans du calendrier national de vaccination pour enfants, opération grâce à la quelle l'Algérie a réussi à éliminer plusieurs maladies graves ayant fait plusieurs victimes durant les premières années de l'indépendance, à l'image du tétanos, de la rougeole, de la coqueluche, de la poliomyélite infantile et de la diphtérie. Lui et ses confrères avaient grandement contribué à l'amélioration de l'état de santé et de l'espérance de vie des Algériens, qui est passée de 40 ans à l'époque coloniale à 80 ans ces dernières années. Dans un de ses récents entretiens à l'APS à la veille de la célébration de la Journée nationale de la vaccination, célébrée le 17 juin de chaque année, le Pr Grangaud, d'origine française, naturalisé algérien dans les années 1970, avait affirmé que "ce calendrier est une fierté pour le pays, et ce, avec l'attestation de l'OMS", plaidant pour "son renforcement, à l'avenir, afin de protéger les générations futures". "L'idée d'être au service de l'Algérie et de la choisir comme patrie m'est venue dès mon adhésion à la lutte pour la cause nationale, à l'âge de 24 ans, alors que j'étais médecin interne à l'hôpital d'El Kettar, et ce, après avoir tissé des liens avec les militants du Front de libération nationale (FLN), entre 1961 et 1962, période où j'approvisionnais les moudjahidine de La Casbah en médicaments", avait-il confié. Après l'indépendance, le jeune docteur s'engage dans un autre combat, celui de l'amélioration de la santé des Algériens, en devenant membre de la commission de la réforme sanitaire aux côtés du Pr Ben Adouda, avec lequel il a contribué à relancer le calendrier national de vaccination, avec l'appui de l'OMS, en vue de lutter contre les maladies infectieuses qui représentaient un réel danger pour les Algériens à l'époque.