Le moudjahid Mohamed Ghafir, dit Moh Clichy, un des responsables de la fédération de France du Front de libération nationale (FLN), a appelé à oeuvrer à déterminer le nombre réel des chouhada algériens victimes de la répression des forces policières sur le territoire français, dont ceux des manifestations pacifiques du 17 octobre 1961 à Paris. Intervenant lors d'une conférence organisée par l'Association "Mechaâl Echahid" dans le cadre de la célébration de la Journée nationale de la migration (17 octobre), le moudjahid Mohamed Ghafir a considéré cette question comme "une revendication pressante et un devoir historique", 59 ans après. Après avoir appelé à centrer les efforts sur la détermination du nombre réel des chouhada victimes de la répression des forces policières sur le territoire français, le moudjahid a précisé "qu'il s'agit jusqu'à ce jour de statistiques générales présentées par le ministère de l'Intérieur français annonçant le recensement de 4200 morts, 8800 blessés et 11.896 actions armées entre 1956 et 1962". Evoquant les victimes des massacres du 17 octobre 1961, M. Ghafir a rappelé que les chiffres que détient l'Algérie font état de "7200 chahid dont les dépouilles ont été transportées à la mère patrie après l'indépendance et enterrées par la suite au carré des martyrs à El Alia", un chiffre qui représente "une partie uniquement du nombre global des victimes de ce crime commis contre l'humanité". Pour sa part, Dr. Boudjemaa Souilah, spécialiste en droit international et l'un des fondateurs de "l'Association du 8 mai 1945", a indiqué que la commémoration de la mémoire de ces chouhada relève, en premier lieu, de la responsabilité de la société civile et des partis politiques qui "se doivent de rappeler les crimes de l'occupant français contre les civiles désarmés". Il a évoqué les démarches juridiques entreprises par l'Association pour criminaliser la France coloniale, dont les actions engagées devant la justice française, soulignant que les crimes commis contre les Algériens aussi bien à l'intérieur du pays que sur les territoires français "constituent des crimes d'Etat contre l'Humanité et demeurent imprescriptibles". Par ailleurs, le président de l'Association Mechaâl Echahid, Mohamed Abbad, a annoncé la réalisation d'un projet qui consiste en un monument historique à la mémoire des chouhada des massacres du 17 octobre 1961, dont l'édification est prévue au Port d'Alger.