Les élections législatives du 12 juin 2021 se distinguent des précédentes échéances législatives par la présence remarquée des jeunes qui sont nombreux à aller à l'assaut de la chambre basse du Parlement, et ce, à la faveur d'un nouveau mode de sélection des candidats qui leur fait la part belle. Contrairement aux précédentes législatives, les jeunes sont présents en force sur les listes de candidature. Cela s'explique notamment par l'exigence de réserver la moitié de ces listes aux candidats âgés de moins de 40 ans. Pour les partis politiques en lice, les jeunes sont désormais des acteurs incontournables sur lesquels il faut miser dans la course aux sièges à l'Assemblée populaire nationale (APN). Dans une démarche visant à regagner une crédibilité qui s'est érodée auprès des citoyens, qui voient en eux le reflet d'un ancien système associé dans la mémoire collective à l'échec, les partis politiques se sont attelés au rajeunissement de leurs listes de candidature en prévision des législatives du 12 juin. Une tendance qui s'est davantage confirmée avec l'émergence d'un nouveau courant dominé par les listes d'indépendants, qui se sont adjugées la part du lion des candidatures retenues par l'Autorité nationale indépendantes des élections (ANIE). L'appel du président de la République à l'adresse des jeunes les invitant à participer à la vie politique et au processus d'édification de nouvelles institutions crédibles, les mesures de soutien qui se sont ensuivies comme la gratuité des salles et des affiches pour les jeunes candidats et l'aide de trois cent mille dinars (300.000 DA) accordée aux candidats indépendants de moins de 40 ans sont autant de facteurs qui ont grandement encouragé les jeunes à aller à l'assaut de l'hémicycle. Le Secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Tayeb Zitouni avait qualifié son parti de "réservoir des cadres", car présentant des listes avec 75% des jeunes. Il en est de même pour le Mouvement de la société pour la paix (MSP) dont le président, Abderrazak Makri a évoqué que 50% de ses listes sont également composées de jeunes, tout comme le SG de l'Alliance nationale républicaine (ANR), Belkacem Sahli qui a exprimé "sa fierté de la diversité et de la richesse qui caractérisent ses listes de candidats", composées de 63% des jeunes de moins de 40 ans. Dans le même sillage, le président du parti d'El Wassit El Siassi a affirmé avoir ouvert la porte aux jeunes compétents avec de grandes ambitions, tandis que le SG du mouvement El-Bina, Abdelkader Bengrina a souligné la nécessité de permettre aux jeunes de s'inscrire sur les listes électorales. Après avoir investi les listes électorales, les jeunes sont l'élément le plus présent dans les discours de la campagne Les partis politiques participant aux législatives continuent de s'appuyer sur les jeunes en les plaçant, cette fois-ci, au centre de leurs discours politiques lors de la campagne électorale qui a débuté jeudi dernier. Dès le premier jour de cette campagne qui s'étendra sur trois semaines, les présidents et représentants des partis politiques ont préféré s'adresser à cette catégorie en leur faisant porter la responsabilité d'operer le changement escompté et l'édification d'institutions fortes à travers les urnes. Ils ont également affirmé que leurs programmes politiques ont été élaborés en réponse aux aspirations et préoccupations exprimées par les jeunes dans le cadre du Hirak populaire du 22 février, soulignant que leur objectif est de les accompagner dans le processus d'édification de l'Algérie de demain. Par ailleurs, les candidats sont conscients du poids que représentent les voix des jeunes lors du scrutin, en ce sens qu'ils les ont invités à participer massivement à ces Législatives et à choisir ceux qui méritent de les représenter à la prochaine Assemblée populaire nationale (APN).