La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a dénoncé les délais excessifs de la justice marocaine dans les affaires des journalistes Souleymane Raissouni et Omar Radi, en détention préventive, et appelé à un procès "juste et équitable". La FIJ "appelle, depuis le début de ces deux affaires, à un procès juste et équitable, tant pour les journalistes incarcérés que pour les plaignants dans ces deux affaires", a indiqué un communiqué de la Fédération rendu public jeudi après avoir participé aux côtés de son affilié marocain, le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), aux audiences de la Cour d'Appel de Casablanca où sont poursuivis les journalistes Raissouni et Radi. "Nous nous inquiétons également de la durée excessive des instructions et de l'état de santé de Souleymane Raissouni, en grève de la faim depuis près de trois mois. Ces durées excessives de la justice marocaine sont néfastes, pour ne pas dire intolérables, pour les deux parties", a déploré la FIJ, première organisation mondiale de la profession représentant 600.000 journalistes dans 150 pays. Les 29 et 30 juin dernier, durant 20 heures d'entretiens, la FIJ, représentée par son Secrétaire général, Anthony Bellanger, et Abdel Kebir Khchichne, le président du Conseil national du SNPM et Hanane Rihab, la vice-présidente du SNPM chargée des libertés, ont rencontré à Casablanca l'ensemble des parties impliquées dans les deux affaires, afin de bien appréhender les enjeux. Lire aussi: Maroc: le journaliste Omar Radi réaffirme devant le juge "son innocence" Souleymane Raissouni est poursuivi pour "attentat à la pudeur avec violence" et "séquestration", tandis que Omar Radi est poursuivi pour "viol" et pour "atteinte à la sécurité intérieure". M. Radi et Raissouni clament leur innocence et leurs soutiens dénoncent des "procès politiques". Raissouni, connu pour ses écrits critiques à l'égard du régime marocain, a entamé une grève de la faim ouverte pour protester, entre autres, contre son arrestation arbitraire et sa détention provisoire pendant près d'un an en l'absence de preuves l'incriminant.