L'intérêt du développement de l'ensemble de la chaîne de valeur du secteur agroalimentaire au niveau des territoires a été mis en exergue dimanche à Alger par plusieurs experts en agriculture et en agroalimentaire. Il s'agit d'installer les industries de transformation agroalimentaire au niveau des territoires selon la spécificité de chaque région pour créer de l'emploi à travers le pays mais aussi pour dégager des gains de coût de production, "vital" pour la compétitivité de produits agroalimentaires nationaux, ont estimé les experts lors de la seconde journée de l'Algerian Investment Conference (AIC). Pour le consultant en agriculture, Idir Bais, cette démarche doit permettre de contrer la "déconnexion" entre l'agriculture et les industries agroalimentaires. M. Bais a souligné la nécessité de mettre en place des dispositifs d'incitation auprès des industriels pour intervenir en amont de la chaîne de valeur dans le but de sécuriser leur approvisionnement et rendre plus durable le système alimentaire du pays. Il a cité à titre d'exemple de réussite, la filière tomate qui connait "un relatif succès depuis plusieurs années malgré des crises cycliques" ainsi que la filière lait. Le président du groupe de réflexion "Filaha Innov", Amine Bensemmane, a estimé que cette démarche devrait permettre d'aller à pas surs vers la sécurité alimentaire. Mais pour atteindre cette objectif, a-t-il dit, les intervenants doivent faire face à beaucoup d'obstacles tels que les aléas climatiques, le faible encadrement technique des aires agricoles et la "très forte" dépendance aux intrants massivement importés. De son côté, la représentante du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Mira Touami, a présenté les grandes lignes de la stratégie du secteur visant à assurer la sécurité alimentaire du pays. Cette stratégie est axée notamment sur l'extension des superficies irriguées, l'accroissement de la production et de la productivité, ainsi que sur l'exploitation rationnelle et optimale du foncier agricole. Il s'agit également de faciliter l'accès des investisseurs aux projets structurants et innovants notamment dans la filière laitière et les grandes cultures telles que la céréaliculture. Mme Touami a plaidé, en outre, en faveur de la valorisation et la préservation des ressources forestières, soulignant "les opportunités d'investissement de cette filière via des créneaux très porteurs mais sous exploités".