La Cour d'appel de Casablanca a reporté le procès du journaliste marocain, Soulaimane Raissouni, prévu mercredi, au 10 janvier 2022, ont rapporté des médias locaux. Le report du procès de l'ex-rédacteur en chef du quotidien Akhbar al Yaoum (interdit de parution depuis mars 2021), a été décidé dans un contexte marqué par le boycott des audiences par les avocats marocains qui réclament l'annulation de la décision d'imposer le pass vaccinal comme condition d'accès aux tribunaux. Pour réitérer leur doléance, les avocats marocains ont organisé plusieurs rassemblements mercredi, pour la troisième journée consécutive, insistant sur "le droit de tous les citoyens de se rendre dans les tribunaux sans aucune distinction". Le journaliste marocain Soulaiman Raissouni a été condamné en première instance le 10 juillet dernier, à cinq ans de prison ferme après un procès entaché d'"irrégularités manifestes". L'ancien rédacteur en chef du quotidien Akhbar al Yaoum a toujours contesté les faits qui lui sont reprochés ("séquestre" et "viol"). Le procès en appel devant initialement se tenir mercredi après un énième report, devait notamment permettre au journaliste marocain d'être fixé sur une nouvelle demande de remise en liberté provisoire déposée par son collectif de défense. L'été dernier, Soulaiman Raissouni avait observé une grève de la faim pendant 122 jours pour protester contre la prolongation de sa détention provisoire pendant plus d'un an. Son action lui a laissé d'importantes séquelles. Les juristes considèrent que l'accusation contre Raissouni est de nature politique, en raison de ses articles critiques envers le pouvoir. Le 14 décembre, le mouvement "Marocaines contre la détention politique" a publié un communiqué dans lequel il considère que "la situation de Soulaiman Raissouni nécessite sa remise en liberté provisoire dans l'espoir de mettre fin au procès auquel il fait face". De son côté, l'organisation "Reporters sans frontières" (RSF) a réitéré le 19 novembre dernier son appel à la libération du journaliste Raissouni, incarcéré à la prison "Okacha" de Casablanca. Elle avait indiqué dans un tweet qu'elle suivait "le procès en appel du journaliste Soulaiman Raissouni, reporté à chaque fois", affirmant que rien ne justifiait son maintien en prison.