La reprise du procès en appel du journaliste marocain, Soulaimane Raissouni a eu lieu lundi à Casablanca en présence d'un dispositif sécuritaire "impressionnant" des forces de l'ordre et une forte présence des relais médiatiques à la solde du régime du Makhazen, rapportent les amis et collègues du journaliste. Les collègues et amis de l'ancien rédacteur en chef du quotidien "Akhbar al Yaoum" qui se sont mobilisés sur les réseaux sociaux peu avant le début du procès ont fait remarquer que "c'est pour la première fois que la Cour d'appel de Casablanca connaisse un tel déploiement de forces de l'ordre et une aussi nombreuse présence des relais médiatiques du régime" du Makhazen, notant que "cette nouveauté est inquiétante à plus d'un titre, étant donné qu'elle intervienne après une campagne de dénigrement et d'injures sans précédent contre le journaliste". Sur la page Facebook, "Free soulaiman raissouni", les collègues et amis du journaliste ont appelé "la justice à ne pas se laisser impressionner par un tel déploiement et effectuer correctement son travail". "La justice doit tenir correctement son travail et ne jamais se laisser impressionner par un tel déploiement. Soulaimane Raissouni doit jouir de son droit à se défendre", ont-ils écrit, "tenant le parquet général pour responsable de tout dépassement pouvant survenir". Plusieurs militants des droits de l'Homme au Maroc ont condamné ces derniers jours la campagne de dénigrement et d'injures menée par la direction pénitentiaire contre le rédacteur en chef du quotidien "Akhbar al Yaoum". Raissouni, condamné à cinq ans de prison pour "séquestre" et "viol", a clamé son innocence lors de sa première comparution devant la cour d'appel de Casablanca. Connu pour ses "édito" critiques envers les autorités, Raissouni, 49 ans, conteste ces accusations, assurant qu'il est poursuivi "à cause de ses opinions". Incarcéré depuis le 22 mai 2020, le journaliste a semblé en bonne santé, lundi, après avoir engagé une grève de la faim l'été dernier pour protester contre son arrestation, ce qui l'avait empêché d'assister à la plupart des audiences de son procès. La justice a rejeté toutes ses demandes de remise en liberté. Son comité de soutien au Maroc a dénoncé un procès "à caractère politique et revanchard". Reporters sans Frontières (RSF) a réclamé un procès "équitable".