Des participants à une rencontre sur la restitution des œuvres d'art africaines organisée samedi en marge du 25e Salon international du livre (SILA), ont suggéré une démarche "commune" des Etats africains pour le retour des ces biens culturels dans leurs pays d'origine. S'exprimant lors d'une rencontre sur la restitution des œuvres d'art africaines, l'archéologue et historien, Abderrahmane Khelifa, a appelé à une "prise de conscience" à même de sensibiliser sur l'importance et la valeur historique de ces œuvres d'art, pillées durant la période coloniale. "Un nombre d'œuvres sont déplacées et exposées dans des musées prestigieux de France comme le musée de l'Homme de Paris", indique ce chercheur et ancien responsable du secteur de la culture, aujourd'hui membre du Conseil consultatif du patrimoine culturel. Parmi ces objets d'art, des gravures rupestres et une mosaïque provenant de Constantine sont dans les collections des musées français", a encore relevé ce chercheur et auteur d'ouvrages sur le patrimoine culturel algérien dont "Alger, histoire et patrimoine" et "Béjaia, capitale des lumières". Pour réussir cette démarche administrative, M. Khelifa a suggéré d'abord une préparation préalable qui consiste à doter les musées d'outils en mesure de garantir la restauration et la sauvegarde des œuvres. Pour sa part, la romancière sénégalaise, Sissi Ngom a estimé que la demande de restitution à l'Afrique des œuvres d'art pillées lors de la colonisation, "exige une démarche commune des Etats africains, appuyée par les leaders politiques des pays concernés". Pour faire aboutir cette démarche, a-t-elle enchaîné, chaque pays "doit établir une liste des biens et objets d'art qui ont une valeur historique et rituelle". Au sujet de son premier roman "Le silence du totem", qui évoque la problématique de la restitution des œuvres d'art, l'auteur a expliqué que la littérature est "le moyen le plus approprié pour toucher les esprits et susciter une émotion chez le lecteur". Elle a rappelé que son pays a mis en place en novembre 2021 une commission spéciale pour la restitution des collections sénégalaises conservées dans les musées occidentaux. Le 25e SILA prévoit des rencontres sur l'histoire et la mémoire, en commémoration du 60e anniversaire de la fête de la Victoire, célébrée chaque 19 mars, en plus de conférences sur la littérature, la traduction et le patrimoine. Inauguré officiellement jeudi, le SILA se poursuit jusqu'au 1er avril au Palais des expositions des pins maritimes avec 1250 exposants, proposant quelques 300.000 ouvrages, et l'Italie comme invitée d'honneur.