Le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig a affirmé, lundi, que les importations de l'Algérie en textile et cuir avaient connu "un recul sensible" en 2022, soulignant que les producteurs locaux avaient toutes les potentialités pour augmenter leurs parts de marché. S'exprimant lors des travaux des assises nationales sur "La réalité et les perspectives du développement des industries manufacturières du textile et du cuir en Algérie", M. Rezig a fait savoir que les importations de l'Algérie en textile et cuir avaient chuté à 749 millions de dollars durant les 11 premiers mois de 2022, contre 1,1 milliards de dollars en 2021. Concernant l'habillement, les importations de l'Algérie durant les 11 premiers mois de 2022 étaient de 231,42 millions Usd, tandis que les exportations ont atteint 22,31 millions Usd, selon les chiffres avancés par le ministre. Les importations de chaussures durant la période allant de janvier à novembre 2022 ont atteint 124,44 millions usd, contre des exportations de l'ordre de 102.000 Usd, précise le ministre. En 2021, les importations de vêtements ont atteint 295,40 millions Usd, contre des exportations de 26,32 millions Usd, selon le ministre du Commerce qui a précisé que les importations de chaussures étaient de 180 millions Usd, contre des exportations de 242.000 Usd. Le ministre a insisté, dans ce sens, sur l'impératif d'œuvrer à l'exploitation des capacités et du potentiel de l'Algérie pour "la promotion du produit algérien dans le domaine du textile et du cuir au niveau international. Il s'agit là d'un objectif à la portée des entreprises algériennes eu égard à la qualité remarquable qui nous permet d'accéder aux marchés extérieures". Pour sa part, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a mis l'accent sur l'importance de la coordination entre les secteurs agricole et industriel pour la valorisation des potentialités de l'Algérie dans le domaine des industries textile et du cuir, et ce, à travers la convergence des vues et la concrétisation d'une stratégie commune dans ce domaine. Le ministre a également rappelé que le secteur de l'Agriculture disposait de complexes régionaux d'abattage relevant de l'Algérienne des viandes rouges "Alviar" à Ain M'lila (Oum el Bouaghi), Hassi Bahbah (Djelfa) et Bouktob (El-Bayadh), en sus de 370 abattoirs agréés relevant du secteur privé, lesquels jouent à un rôle important dans l'approvisionnement du secteur de l'industrie du cuir naturel et lainière. Il a également souligné que le nombre de bétails abattues annuellement de différents types, a atteint les 15 millions de têtes, en plus de 3,5 à 4 millions de têtes de moutons sacrifiés à l'occasion de Aïd al-Adha, ce qui nécessite "la mise en place d'un cadre de travail multisectoriel, dans le but de créer un dispositif permanent et innovant, de récupération et de valorisation de la matière première". A cet égard, il a exhorté les opérateurs et les professionnels des secteurs de l'Agriculture et de l'Industrie à constituer un groupe de travail commun, afin de mettre en place un dispositif pour prendre en charge la récupération et l'exploitation du cuir et de la laine directement pendant les périodes de l'Aïd al-Adha, en les orientant vers la transformation, tout en tenant compte du respect des normes techniques pour aboutir à un produit final de qualité. Concernant le rôle du secteur de l'agriculture dans la contribution à l'approvisionnement en coton, le ministre s'est félicité de l'intérêt manifesté par les investisseurs nationaux et étrangers pour le lancement de projets dans le domaine de la culture de cette matière première essentielle pour le textile, notamment dans le sud du pays, ce "qui augure d'un avenir prometteur pour cette filière". De son côté, le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, Yacine Merabi, a affirmé que "le développement des filières du textile et du cuir, est au centre d'intérêt du secteur", ainsi la nomenclature des filières professionnelles et des spécialités de la formation professionnelle compte 14 spécialités dans la filière de l'industrie du cuir et 31 spécialités dans la filière du textile et de l'habillement. M. Merabi a également souligné la nécessité de mener une "étude critique des spécialités proposées dans la nomenclature du secteur afin de les adapter aux évolutions technologiques et techniques enregistrées au niveau mondial", avec la participation des entreprises économiques. A cet égard, il a appelé tous les opérateurs économiques à exprimer leurs besoins en formation et à contribuer efficacement à l'actualisation des filières et des spécialités dans le textile et le cuir, assurées par le secteur de la formation. A noter que les assises nationales sur les industries manufacturières du textile et du cuir débattront, durant deux jours, à travers des séances plénières et des ateliers thématiques, de plusieurs axes relatifs à l'organisation et au renforcement de la chaîne des valeurs de ces industries, la promotion et la protection du produit national et la régulation du marché national.