La situation est toujours critique dans la bande de Ghaza qui subit des bombardements sionistes incessants depuis le 7 octobre, alors que l'aide humanitaire est bloquée, mettant à rude épreuve plus de deux millions de Palestiniens. Lundi, au 10e jour de l'agression sioniste, l'armée d'occupation a bombardé sans relâche ce territoire, mis sous blocus complet, au moment où le chef de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a exigé depuis Baghdad "l'arrêt immédiat" des frappes et la mise en place de corridors humanitaires pour aider les populations à Ghaza. La veille, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a averti que le Moyen-Orient était "au bord de l'abîme". Toujours au niveau de l'ONU, le Conseil de sécurité compte se réunir dans la nuit de lundi à mardi pour se prononcer sur la situation actuelle dans l'enclave palestinienne. "Deux projets de résolutions concurrents" pourraient être étudiés lors de cette réunion, selon des médias. D'un autre côté, le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, est retourné dans la région lundi pour une deuxième visite en une semaine, après une tournée dans plusieurs pays arabes. Le président américain, Joe Biden, envisage également un voyage dans la région, même si aucun plan n'a été finalisé. La Maison-Blanche a d'ailleurs annoncé l'annulation d'un déplacement que le chef de l'Etat américain devait effectuer dans le Colorado, et tiendra à la place des réunions sur la situation en Palestine occupée. Quant à lui, le chargé des situations humanitaires d'urgence à l'ONU, Martin Griffiths, a annoncé qu'il se rendrait mardi dans la région pour "aider aux négociations" sur l'acheminement de l'aide à Ghaza. "J'espère entendre de bonnes nouvelles concernant l'acheminement de l'aide via Rafah", le point de passage reliant l'Egypte à Ghaza, a dit lundi le haut responsable de l'ONU. Des souffrances sans précédent à Ghaza L'ONG Médecins sans frontières (MSF) alerte sur la situation des hôpitaux "débordés" dans l'enclave palestinienne densément peuplée où "il n'y a plus d'antidouleurs". "Notre personnel nous parle de blessés qui hurlent de douleur, de malades qui ne peuvent se rendre à l'hôpital, et de leur terreur", rapporte Claire Magone, directrice générale de MSF. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a, elle, déclaré que les pénuries d'eau causées par la décision de l'entité sioniste de couper l'approvisionnement, combinées au manque de carburant pour les pompes et les stations de dessalement, mettaient en danger des milliers de patients hospitalisés. L'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a déclaré qu'elle avait été contrainte de rationner l'eau dans les écoles et autres installations transformées en abris, ne donnant aux gens qu'un seul litre par jour pour couvrir tous leurs besoins. Les réserves de carburant pour alimenter les générateurs de tous les hôpitaux de la bande de Ghaza ne devraient durer qu'environ 24 heures supplémentaires, mettant en danger des milliers de patients, a averti lundi le bureau humanitaire des Nations unies (OCHA). Selon le dernier bilan provisoire de l'agression sioniste contre Ghaza et la Cisjordanie occupée, 2.808 martyrs et 10.950 blessés parmi les Palestiniens ont été enregistrés. En un peu plus d'une semaine, plus d'un million de personnes, soit environ la moitié de la population de Ghaza, ont quitté leur domicile. Certains se sont dirigés vers le sud, tandis que des dizaines de milliers d'autres se réfugient toujours dans des hôpitaux et des installations de l'ONU au nord, selon l'instance onusienne.