Une série d'initiatives et de pétitions destinées à alerter l'opinion italienne et internationale sur les tentatives du Maroc d'imposer le fait accompli dans les territoires occupés du Sahara occidental, a été lancée cette semaine par le Réseau italien de soutien à la cause sahraouie. Ce réseau, composé de près de 240 associations de solidarité avec le peuple sahraoui, veut sensibiliser les institutions italiennes, européennes et internationales sur le sort du peuple sahraoui, condamné à l'exil par l'occupant marocain qui a multiplié, ces dernières années, les tentatives pour contourner la légalité internationale et asseoir son contrôle sur ce territoire. Le réseau dénonce, à ce titre, le soutien apporté par la France et l'Espagne au pseudo plan d'autonomie marocain pour la Sahara occidental, rejetant toute solution qui ne garantit pas le respect du droit "imprescriptible et inaliénable" du peuple sahraoui à l'autodétermination. Selon ce réseau, les derniers arrêts de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) invalidant définitivement les accords commerciaux liant l'UE au Maroc remettent en perspective la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance et soulignent la nécessité de résoudre ce conflit, vieux de près de 50 ans, conformément aux résolutions de l'ONU qui préconisent "une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental". Le 4 octobre, la CJUE a invalidé définitivement deux accords commerciaux conclus entre l'UE et le Maroc en 2019 sur la pêche et l'agriculture. La haute juridiction européenne a conclu que ces accords, "auxquels le peuple du Sahara occidental n'a pas consenti, ont été conclus en méconnaissance des principes de l'autodétermination et de l'effet relatif des traités". Dans un autre arrêt, la Cour a souligné la nécessité que l'indication du pays d'origine qui doit figurer sur les melons et les tomates importés dans l'UE, "ne peut désigner que le seul Sahara occidental, puisque ces produits sont récoltés sur ce territoire", rappelant, une nouvelle fois, qu'"au regard du droit international, le Sahara occidental dispose d'un statut propre et distinct". Se félicitant de la décision "historique" de la CJUE, le réseau italien de soutien à la cause sahraouie salue également le "sursaut de conscience" des juges européens. Dans ce contexte, le réseau a réaffirmé sa détermination à œuvrer pour la relance de processus de paix de l'ONU au Sahara occidental, soulignant la nécessité de le tenir à l'abri des "marchandages politiques et économiques". Déplorant le retard pris dans la résolution de ce conflit, le réseau a regretté également le "silence complice" de la communauté internationale, notamment face aux violations des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés. Ce réseau s'est fixé, d'ailleurs, pour objectif de militer pour "l'élargissement du mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental (MINURSO) à la surveillance des droits de l'homme". Dans son rapport au Conseil de sécurité sur la situation concernant le Sahara occidental, en octobre dernier, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit "préoccupé" par le manque d'accès "persistant" du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) au Sahara occidental. M. Guterres avait affirmé que le HCDH a continué de recevoir des rapports faisant état de "restrictions, d'intimidation et de harcèlement visant les militants sahraouis qui défendent le droit à l'autodétermination, preuve que l'espace civique se réduit de plus en plus".