La guerre d�Alg�rie ne cesse d��tre propuls�e au-devant de la sc�ne. Elle vient comme pour nous rappeler qu�entre l�Alg�rie et la France, jamais il n�y a eu une histoire d�amour ni m�me d�amiti�. L�actualit� l�a d�ailleurs toujours confirm�. Que cela soit avec la loi du 23 f�vrier , glorifiant les bienfaits de la colonisation, ou avec la derni�re sortie m�diatique de la droite fran�aise apr�s le d�placement du chef de l�Etat en France. �Les propos tenus par le ministre fran�ais des Affaires �trang�res sont vraiment d�shonorants. Il est vraiment navrant qu�on en soit arriv� � ce point-l��, a d�plor� la journaliste fran�aise, Fran�oise Beaug�, mardi dernier � la librairie internationale Chihab, lors de la pr�sentation de son livre Alg�rie, une guerre sans gloire. Le livre a �t� �dit� pour la premi�re fois en France en 2006, aux �ditions Calmann-L�vy. L��dition Chihab a donc eu l�initiative de le r��diter. Et c�est � juste raison. A juste raison car, dans ce livre, Florence Beaug�, journaliste au journal Le Monde, nous replonge dans l�un des �pisodes les plus angoissants, voir les plus choquants de l�Histoire d�Alg�rie : la guerre de Lib�ration nationale. Dans ce livre, l�auteur donne la parole � l�une des rescap�es de cette guerre, Louisette Ighil Ahriz. Rescap�e, le mot est juste et il en convient mieux ; car il n�est pas donn� � n�importe qui de s�en sortir indemne de la 10e DP (Division parachutiste) du g�n�ral Massu ou de son acolyte Bigeard. Louisette doit la vie � un certain Richaud, un m�decin militaire de l�arm�e fran�aise. Mais ce �r�dempteur� n�est enfin arriv� qu�apr�s que Louisette eu go�t� toutes les tortures que les sbires des g�n�raux sus-cit�s lui ont inflig�es. C�est, en effet, de cette torture m�me qu�il s�agit dans Une Alg�rie, une guerre sans gloire. L�auteur a eu un m�rite : celui d�avoir op�r� une sorte de catharsis sur Louisette Ighil Ahriz. Par ailleurs, en 2000, lorsque Florence Beaug� avait parl� pour la premi�re fois de Louisette, dans les colonnes du journal Le Monde, elle ne savait pas qu�elle vient de porter un v�ritable coup au pass� colonial de la France. Le lendemain de la parution de son article, c�est le branle-bas g�n�ral. La France se r�veille. Elle se d�couvre mise � nu. En bonne professionnelle, Florence pousse le bouchon un peu au fond, elle r�alise deux entretiens : l�un avec le g�n�ral Massu, l�autre avec Bigeard. Le premier a avou� ses crimes, tandis que le deuxi�me a tout reni� en bloc. Enfin, l�auteur, avant de rejoindre l��quipe r�dactionnelle du journal Le Monde, avait d�j� roul� sa bosse au mensuel Le Monde Diplomatique o� il s�est sp�cialis� dans les questions moyen-orientales.