Tous les artistes qui sont montés, lundi soir, sur la scène du théâtre de plein air nouvellement construit à Timgad, lors de la 5e soirée du festival, se sont "fondus" avec le public et repris avec lui, presque sans discontinuer, le désormais célèbre "one, two, three, viva l'Algérie". La fête était, jusqu'à une heure avancée dans la nuit, si totale et si débridée que le spectacle pouvait être apprécié autant sur la scène que dans les gradins abondamment garnis de familles mais également de jeunes munis de drapeaux algériens et qui ont choisi d'être en parfaite communion avec les chanteurs. Ces derniers se sont pris au jeu et aussi bien Vitaa, la chanteuse française de R'n'B, que Cheb Khalas, Samir "l'Algerino", le rappeur marseillais originaire de Khenchela, ou encore Hassan Dadi, l'enfant du "cru", tous ont contribué, avec du vert, du blanc et du rouge sur les épaules, à donner une couleur purement algérienne à cette soirée chaleureuse. Vitaa, qui se produit pourtant pour la première fois à Timgad, a rapidement conquis le public grâce à ses rythmes endiablés, avant d'être doublement séduite, d'abord à la vue du jeune public reprenant en ch£ur ses chansons, et ensuite par la féérie dégagée par le nouveau théâtre, juste à côté du site Romain de l'antique Thamugadi. "Je découvre ce soir un endroit merveilleux et le public le plus chaud qu'il ne m'ait jamais été donné de voir", a-t-elle dit, visiblement émue par l'accueil des "spectateurs-acteurs". De son côté, Samir "l'Algerino", lui aussi passionnément suivi par le jeune public de Timgad, où il chante également pour la première fois, a tenu à témoigner de la vive émotion que lui procure le fait de se produire dans le pays de ses origines, à une cinquantaine de km seulement de Khenchela, lieu de naissance de ses parents. Ce fut ensuite au tour de Cheb Khalas de faire vibrer l'assistance avec ses standards rythmés et tellement festifs. L'enfant de Guelma, spécialisé dans les chansons du genre "staïfi", s'est évertué à interpréter ses principaux "tubes" glorifiant l'amour, mettant un point d'honneur à répondre à chacune des sollicitations du public, avant de céder la place à Hassan Dadi, l'enfant du "coin", dont les morceaux chaouis interprétés d'une voix puissante n'ont pas manqué de rappeler la rusticité et la majesté des monts des Aurès dont les silhouettes imposantes se devinent, tout près de l'antique Thamugadi.