Le professeur Mohamed Arkoun, grand islamologue algérien, fervent défenseur du dialogue entre les religions, est décédé mardi soir à Paris à l'âge de 82 ans, ont annoncé ses proches. Professeur émérite d'histoire de la pensée islamique à la Sorbonne, le défunt était l'un des initiateurs du dialogue inter religieux. Né en 1928 à Taourit-Mimoun (Kabylie), dans un milieu très modeste, il fréquenta l'école primaire de son village natal, avant de poursuivre ses études secondaires à Oran. Par la suite, il étudia la littérature arabe, le droit, la philosophie et la géographie à l'université d'Alger. Avec le soutien du professeur Louis Massignon, il a pu préparer l'agrégation en langue et littérature arabes à la Sorbonne. Il enseigna par la suite dans plusieurs universités, et en 1980, il est nommé professeur à la Sorbonne nouvelle-Paris III. Parmi ses principaux ouvrages, "Histoire de l'Islam et des musulmans en France du Moyen-âge à nos jours", un ouvrage encyclopédique qui raconte une histoire commune et millénaire, auquel avaient participé de nombreux historiens et chercheurs. Il était également l'auteur de plusieurs autres ouvrages dont notamment "L'Islam, religion et société", "L'Islam, hier et demain", "L'humanisme arabe", "Lectures du Coran", "L'Islam, morale et politique", "Pour une critique de la raison islamique" et bien d'autres publications et contributions dans ce domaine. L'université d'Exeter (Royaume-Uni) lui attribua ensuite le titre de docteur honoris causa et, en 2001, il fut invité à donner les "conférences de Gifford" à l'université d'Edimbourg (Ecosse), un des honneurs les plus prestigieux permettant à un chercheur de grande renommée de contribuer à l'avancement de la pensée théologique et philosophique. Il reçu, en 2002, le 17e "Giorgio Levi Della Vida Award" pour l'ensemble de ses contributions dans le domaine de l'étude islamique et, en 2003, le Prix Ibn Rochd.