La situation a repris son cours normal en Equateur, au lendemain d'une tentative de coup d'Etat menée par des policiers mutins contre le président équatorien Rafael Correa qui a été vivement condamnée par la communauté internationale. Après avoir survécu à cette "tentative d'assassinat" grâce à une intervention militaire pour le sortir de l'hôpital, où il a été séquestré pendant 12 heures, le président Correa a pu regagner jeudi soir le palais présidentiel où il avait prononcé un discours devant ses partisans. Dans une déclaration rapportée par des agences de presse, M. Correa a précisé que des policiers mécontents de la suppression de primes avaient cherché à l'assassiner et qu'il avait été secouru par l'efficacité du travail du Groupe d'opérations spéciales (GOE). M. Correa a tenu à remercier le GOE qui, a-t-il dit, "a été très loyal et a protégé les installations de l'hôpital de la police". "Sans cela, cette horde de sauvages qui voulaient tuer, qui voulaient du sang, seraient entrés à l'hôpital pour chercher le président et je ne serais probablement pas là en train de vous raconter cela car je serais déjà passé dans un autre monde", a-t-il déclaré depuis le palais présidentiel. Le GOE "a surveillé les installations de l'hôpital et a empêché d'entrer cette foule qui se trouvait dehors. Beaucoup étaient en civil, avec le visage recouvert de T-shirts, des mitraillettes, et réprimaient lâchement le peuple équatorien", a ajouté le président. Ce dernier a été secouru par des militaires et policiers fidèles au gouvernement au terme d'une opération qui a fait deux morts et 37 blessés, pris dans les échanges de tirs entre forces légitimistes et policiers mutins, selon la Croix-Rouge. Plusieurs pays notamment ceux de l'Amérique du sud et des organisations internationales comme l'ONU et l'Union européenne (UE), ont vivement dénoncé ces actes, et affirmé leur ferme soutien au président Correa. Les Etats-Unis ont exprimé leur "soutien total" au président équatorien tandis que l'UE apportait son appui aux "institutions démocratiquement élues". De son côté, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est déclaré "très inquiet" de la situation en Equateur, où un état d'urgence a été décrété, exprimant son "soutien" au gouvernement élu équatorien. M. Ban "est aussi inquiet de la situation physique" du président Correa, a indiqué un porte-parole onusien. Il "appelle tous les acteurs à intensifier leurs efforts pour résoudre la crise actuelle de façon pacifique, dans le respect de la loi", a-t-il ajouté. Lors d'une réunion d'urgence tenue vendredi à Buenos Aires, les dirigeants sud-américains ont appelé à juger et condamner les auteurs de "la tentative de coup d'Etat" contre le chef d'Etat, M. Correa. Dans une déclaration commune, les chefs d'Etat sud-américains on tenu aussi à réaffirmer leur soutien au gouvernement constitutionnel de l'Equateur. Les dirigeants sud-américains "condamnent énergiquement" la rébellion de policiers et militaires et l'enlèvement de Rafael Correa et se disent déterminés "à ne tolérer aucune nouvelle atteinte à l'autorité institutionnelle", ont-ils écrit dans la déclaration, lue par le ministre argentin des Affaires étrangères Hector Timerman. La situation en Equateur a commencé toutefois à reprendre son cours normal, notamment après la réouverture dans l'après midi de l'aéroport international de Quito, investi jeudi par un groupe de militaires pour protester contre une loi supprimant certains de leurs avantages. La Colombie et le Pérou ont décidé, quant à eux, de fermer leurs frontières avec l'Equateur, au lendemain de la tentative de coup d'Etat.