Une course contre la montre était engagée lundi en Guinée pour sauver le processus électoral, alors que les partisans des deux candidats au deuxième tour des présidentielles, prévu le 19 septembre, s'échangeaient les accusations au sujet des affrontements ayant éclaté durant le week-end. Intervenant en pleine campagne électorale et à six jours du scrutin, les violences ayant fait un mort et une cinquantaine de blessés ont suscité la réaction du gouvernement qui a suspendu toute manifestation dans les rues, tandis que le président par intérim, le général Sékouba Konaté, a prévu de rencontrer aujourd'hui les deux candidats. D'autres rencontres séparées sont prévues avec les candidats Cellou Dalein Diallo du parti de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et Alpha Condé du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), qui sont pourtant liés par "un protocole d'entente pour une élection apaisée". En effet, indique-t-on à Conakry, tous les efforts seront mobilisés afin que cet accord signé par les deux protagonistes ne vole pas en éclats et rapprocher les points de vues pour mettre la Guinée à l'abri de tout dérapage qui pourrait exacerber les tensions. Après l'appel au calme, le Premier ministre de la transition, Jean-Marie Doré, s'entretiendra avec les deux candidats qui devraient, par ailleurs, se rencontrer durant la journée pour arriver à un consensus susceptible de "préserver la paix civile et de sauvegarder à la cohésion sociale", comme l'a affirmé le gouvernement. Dans le même contexte, la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a pris à sa charge, malgré la crise qu'elle traverse depuis la condamnation décriée de son président par la justice, la recherche d'un terrain d'entente entre les deux candidats. Dans ce sens, des appels à la retenue et à la sagesse ont été lancés aux deux camps, invités par ailleurs, à faire preuve de sens de responsabilité pour prévenir tout risque de dérapage. Il est notamment question de se conformer au "protocole d'entente pour une élection apaisée" signé en présence du président burkinabé Blaise Compaoré qui avait réussi une médiation entre les deux candidats, rassurant par la même les Guinéens ainsi que la communauté internationale, partenaire de la Guinée dans son processus de sortie de crise. Les deux candidats "prendront toutes les dispositions nécessaires pour que leurs militants fassent preuve de retenue lors de la campagne électorale", lit-on notamment dans le document de consensus qui se décline sur plusieurs chapitres.